Complicité de torture et complicité d'assassinat : l’affaire se complique davantage

Martinez Zogo Martinez Zogo

Tue, 10 Sep 2024 Source: www.camerounweb.com

L’affaire est renvoyée au 30 septembre 2024 pour continuation des débats à la demande des conseils pour présenter leurs exceptions. La particularité de la 8ème audience a trait au fait que les 17 accusés présents ont été, tous, notifiés de leurs charges, mais ils ont plaidé non-coupable.

idé non-coupable au rang desquels figurent 16 en détention provisoire à la prison principale de Yaoundé et un qui comparaît libre, en l'occurrence Bruno François Bidjang Oba'a Bikoro. Le journaliste, qui est Directeur général du groupe de médias Vision4, Satellite Fm et L'Anecdote, a été notifié de sa charge relative à la conspiration de torture, d'arrestation et de séquestration. Bruno Bidjang a plaidé non-coupable, tout autant que son patron, JeanPierre Amougou Belinga, promoteur du groupe L'Anecdote, accusé de complicité de coaction de torture. La Direction générale de la recherche extérieure (Dgre), reconnue civilement responsable depuis la dernière audience, dispose d' une dizaine d'éléments inculpés qui, eux aussi, ont plaidé non-coupable. Léopold Maxime Eko Eko, fonctionnaire de police à la retraite et ancien patron de la Dgre, est notifié de son infraction « complicité de torture » alors que le lieutenant-colonel Justin Danwe, alors directeur des opérations à la Dgre, a été notifié de quatre infractions : « complicité d'arrestation et de séquestration »; « complicité de torture »; « complicité d'assassinat » et « violation de consignes » . Cet officier supérieur de la gendarmerie nationale a aussi plaidé non-coupable. Clément Jules Eboh, sous-officier de l'armée de terre en service à la Dgre, a été notifié des infractions de « coaction de torture, d'arrestation et de séquestration et violation de consignes » . Si au départ, ce sous-officier de l'armée camerounaise a reconnu sa culpabilité relativement à la troisième infraction liée à la violation de consignes, il s'est rétracté suite à l'intervention de son conseil. Mais le président du tribunal militaire de Yaoundé lui a fait savoir qu 'il retient, néanmoins, l'expression de sa culpabilité et de sa non- culpabilité en dépit de sa rétractation.

Complicité de torture et complicité d'assassinat

Après le revirement de Clément Jules Eboh, Le noir Dawa Bosco, Bakaiwe Sylvain, Kodje Oumarou Vincent, Zogmapi Martial Théodore, Tongue Nana Stéphane, Daouda, Lamfu Johnson, tous aussi en service à la Dgre, ont été notifiés de leurs infractions (coaction de torture, arrestation et séquestration, violation de consignes, complicité de torture, assassinat), mais tous ont aussi plaidé non-coupable. Il en est de même de Martin Savom, cadre contractuel à la présidence de la République et maire de la commune de Bibey, dont les charges retenues et notifiées sont: « complicité d'arrestation et séquestration, complicité de torture et complicité d'assassinat » . Saiwang Yves, Eudjo Guy Serge, tous les deux fonctionnaires de police, Bidjongo Mbede Albert, directeur de la Société Vip Escorte, et Engwelenguele Etienne, opérateur économique, ont, eux aussi, plaidé non-coupable. Rappelons qu 'à la précédente audience, les débats avaient achoppé sur la culpabilisation de l'État comme civilement responsable. Débat qui avait divisé deux camps. Certains avocats ont soutenu que l'on ne peut, à la fois, reconnaître l'État comme partie civile et civilement responsable. Au bout du compte, le tribunal militaire de Yaoundé avait reconnu l'État comme civilement responsable. Me Claude Assira, avocat de l'État/ Dgre, a sollicité la rétractation de la décision prise il y a trois semaines liée à la reconnaissance de l'État comme civilement responsable, mais le tribunal militaire de Yaoundé a rejeté cette demande, tout comme il a rejeté l'exception de règlement formulé par Me Joseph Kenmoe puisqu 'il a saisi la cour suprême pour requérir l'accès au dossier de procédure. Cela fait six mois que les audiences liées à l'affaire Martinez Zogo ont débuté dans cette juridiction. Les débats piétinent encore sur des questions de forme avant l'entrée dans le fond du dossier dans les prochaines semaines.

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