Mes chers confrères et consœurs du barreau du Cameroun,
Je reprends en m'adressant à vous la phrase de Wole Soyinka : " le silence des avocats est plus dangereux que l'épée des tyrans".
Oui plusieurs d'entre vous se sont tus lors de la condamnation de notre consoeur Lydienne Yen Eyoum Loyse, certains allant même jusqu'à être auprès des autorités judiciaires et politiques du Cameroun des gorges profondes à l'instar d'un confrère du barreau de Paris qui criait haut et fort dans un cocktail : "elle a volé" sans pour autant connaître le dossier mais dans le seul et unique but de plaire aux politiques Camerounais.
Un exemple de solidarité et de confraternité nous vient des barreaux d'Afrique de l'ouest et doit vous interpeller, interpeller votre silence.
Comme un seul homme, tous les batonniers de l'UEMOA se sont levés et sont allés à Ouagadougou pour soutenir notre confrère Mamadou Traoré. Et le résultat est là : il est en liberté.
Combien d'entre vous l'ont fait pour Lydienne ? Je les compte sur les bouts des doigts.
En revanche vous étiez nombreux à aller vous installer dans le bureau du juge d'instruction pour l'enfoncer. Le moment venu, des noms seront donnés.
Nous ne baissons pas les bras et des confrères de bonne volonté manifesteront leur solidarité et confraternité envers Lydienne.
© Droits réservés Affaire État du Cameroun et Ministère des Finances C/ Me Lydienne Eyoum. (Avocate franco- Camerounaise)
Je dénonce depuis très longtemps cette espèce d'indifférence de l'Ordre des Avocats face à tous ces procès inéquitables conduits par la Justice Camerounaise dans le cadre de l'opération Épervier. . Le drame c'est que les Hommes et Femmes de droit et de loi qui composent cette instance n'ont pas été capables jusqu'à présent de mettre en exergue la non-conformité de certaines dispositions du Code Pénal et de la Loi portant création et fonctionnement du Tribunal Criminel Spécial relativement aux Instruments Juridiques internationaux et régionaux auxquels notre pays a adhéré à l'instar du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques et la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples.
Ceux qui sont victimes comme moi estiment que ce silence est complice et n'honore en rien le Barreau Camerounais. . Bien sûr on entend quelques voix ... Me Alice Nkom, Me Assiga etc. Mais il ne s'agit pas d'additionner des voix individuelles des Avocats mais d'arriver à entendre une seule voix, celle du Barreau du Cameroun. C'est un groupe de pression qui pourrait recourir à la technique de la "Robe Morte" en refusant de continuer à cautionner ce jeu de massacre devant le TCS et la Section Spécialisée de la Cour Suprême.
Aujourd'hui, entre se faire entourer d'un Avocat et ne même pas en avoir un ne revêt aucune différence. On sera alors surpris d'assister à la constitution d'un Avocat pour remplir une simple formalité.
Je saisis l'occasion qui m'est offerte pour saluer le soutien juridique dont je bénéficie de la part de Me Esther Zeifman. ..À titre purement bénévole et sans sortir un seul rond. Merci Maître ! : (Déclaration de l'Ex- Ministre Dieudonné Ambassa Zang).
Esther Zeifman, Avocat au Barreau de Paris