Selon une analyse approfondie de Jeune Afrique, deux points cruciaux ont récemment été mis en lumière concernant Samuel Eto'o.
Tout d'abord, il a été jugé coupable d'une fraude fiscale de plus de trois millions d'euros envers le Trésor public espagnol entre 2006 et 2009. En juin 2022, il a reconnu sa culpabilité et a été condamné à une peine de 22 mois de prison. Il avait touché des sommes en lien avec la cession de ses droits d'image à Puma et au FC Barcelone, mais celles-ci n'avaient pas été déclarées dans sa déclaration d'impôt. Samuel Eto'o a plaidé coupable et n'a finalement pas eu à exécuter sa peine, bénéficiant d'un casier judiciaire vierge et d'une condamnation inférieure à deux ans. Cette situation a néanmoins été utilisée par ses détracteurs à Yaoundé, dont Guibaï Gatama, membre du comité exécutif de la Fecafoot, qui a exigé sa démission de la présidence de l'instance. Gatama a justifié sa demande en expliquant qu'en raison de sa condamnation, Samuel Eto'o ne pouvait pas être élu à la tête de la fédération. Il considère ainsi le poste de président de la Fecafoot comme vacant. Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a tranché en renvoyant la responsabilité de la constatation de cette vacance à une assemblée extraordinaire de la Fecafoot, dont la convocation reste en suspens. Jusqu'à ce jour, Samuel Eto'o reste président, quoique contesté, de la fédération.
Par ailleurs, une autre affaire a surgi à partir d'enregistrements présumés d'appels entre Samuel Eto'o et Valentine Kwain, le dirigeant du club Victoria United d'Opopo. Ces enregistrements, publiés et diffusés sur les réseaux sociaux depuis le 18 juillet 2023, semblent prouver la participation de Kwain au trucage de matchs dans le but de favoriser la montée du club d'Opopo. En juin, une association de clubs amateurs camerounais a déposé une plainte pour matchs truqués, corruption aggravée et manipulation de matchs contre Eto'o et Kwain auprès des comités d'éthique de la Fecafoot, de la Confédération africaine de football (CAF) et de la Fédération internationale de football (Fifa). Samuel Eto'o rejette vigoureusement ces allégations. Les partisans du patron du football camerounais dénoncent ce qu'ils considèrent comme une "communication toxique" orchestrée par des présidents de clubs déterminés à le discréditer. Jusqu'à présent, aucune preuve tangible de fraude n'a été présentée et la Fecafoot qualifie ces accusations de calomnieuses, se basant sur de simples "bruits de couloirs".
Ces deux dossiers, abordés en profondeur par Jeune Afrique, illustrent les défis complexes et les enjeux auxquels Samuel Eto'o doit faire face dans le paysage du football camerounais.