Motos-taxis
Le mouvement d’humeur observé ce 5 aout 2015 à Maroua a paralysé les activités dans la capitale régionale de l’Extrême-Nord. Pour démontrer leur mécontentement aux autorités, les conducteurs de moto-taxis ont carrément garé leurs engins obligeant tout le monde à aller à pieds dans cette ville où la moto reste le principal moyen de locomotion.
«C’est grâce aux conducteurs de moto-taxis que certains attentats suicides ont été déjoués dans cette ville, des attentats qui auraient tué plusieurs personnes. Mais aujourd'hui nous sommes séquestrés par ceux qui sont censés de nous protéger», explique Hamidou, conducteur de moto.
Plusieurs motos sont saisies au quotidien dans les différents postes de contrôles implantés dans la ville de Maroua. Les engins sont ensuite conduits dans les commissariats. «Quand vous arrivez au contrôle, on vous demande même les papiers que vous ne connaissez pas. C’est contre espèces sonnantes et trébuchantes que tu récupères ta moto au commissariat. C’est une grande déception ! Ils demandent notre collaboration pour lutter contre Boko Haram et ils nous harcèlent encore. J’ai peur que mes collègues risquent de ne plus collaborer», s’inquiète Bouba.
Le président du syndicat des conducteurs de moto-taxis à Maroua, Issa Ballarabé, a été appelé à contribution pour calmer ces conducteurs décidés a garer leurs engins contre ces contrôles qu’ils jugent «exagérés».
