Les avocats de Jean Pierre Amougou Belinga ont organisé hier vendredi 17 février, une conférence de presse au cours de laquelle ils ont dénoncé la tournure du procès et levé un coin du voile sur certains aspects jusqu'ici inconnus des charges qui pèsent contre lui.
Dans sa sortie, Me Tchougang semble verser de l'huile sur le feu, car s'il éprouve le besoin de communiquer, alors que le pouvoir public ne le fait pas, c'est que le sort de son client est déjà scellé dans le sérail. L'heure serait plus aux négociations qu'aux sorties médiatiques qui ne feront que durcir la main punitive du régime dont le bon vouloir va décider de son sort.
Benjamin Zebaze est de cet avis.
Dans une tribune, il affirme qu'il serait à la place d'Amougou Belinga, cette conférence de presse n'aura pas eu lieue.
"Il sait ou devrait savoir que dans ce pays où l'arbitraire occupe tous les étages de la société, le sort d'Amougou Belinga dépend UNIQUEMENT du bon vouloir de Paul Biya. Vous pouvez organiser 1000 conférences de presse; rédiger les meilleures conclusions possibles que cela ne changera rien", écrit-il dans la tribune ci-dessous que la rédaction de CamerounWeb vous propose.
"Si j'étais Amougou Belinga, j'interdirai à mes avocats d'organiser d'autres conférences de presse car c'est le meilleur chemin pour perdre ce procès dans les circonstances actuelles.
En plus, lorsque ce que l'on retient sur les réseaux sociaux de la conférence d'hier est le fait que le principal suspect allait chez le présumé donneur d'ordre pour un "dépannage": cela en dit long sur l'efficacité de la sortie des avocats.
J'ai déjà dit à plusieurs reprises que cette affaire me dépassait et que les éléments en notre possession ne permettaient pas de se faire une "religion". Je suis par conséquent incapable d'accuser qui que ce soit dans cette ténébreuse affaire tant le décès de Martinez Zogo sert plusieurs chapelles.
Cela dit, maître Tchoungang, à la tête du collectif des défenseurs d'Amougou Belinga, connaît les règles du jeu qu'il a d'ailleurs défendu en d'autres circonstances.
Il sait ou devrait savoir que dans ce pays où l'arbitraire occupe tous les étages de la société, le sort d'Amougou Belinga dépend UNIQUEMENT du bon vouloir de Paul Biya.
Vous pouvez organiser 1000 conférences de presse; rédiger les meilleures conclusions possibles que cela ne changera rien.
Ce qui est quand même positif dans sa sortie d'hier, c est la confirmation de certains faits:
- Le Colonel Damwe des services secrets reconnaît avoir participé à l'opération;
- Ce responsable du renseignement était au service d'un citoyen ordinaire qu'il abreuvait d'informations ;
- Il avait clairement, des relations très particulières avec Amougou Belinga;
- Il accuse de manière constante Amougou Belinga d'être le commanditaire de cet assassinat;
- Il varie sur un point: tantôt il accuse le ministre d'Etat Laurent Esso, tantôt le ministre des finances Louis Paul Motaze d'être au sommet de cette pyramide criminelle ;
- Il s'agissait d'un contrat pour lequel une avance de 2 000 000 fcfa avait été perçu;
- Le président Paul Biya avait prescrit une seule enquête ; sur le terrain, il y a une seconde enquête, qualifiée de clandestine…
A ce niveau, chacun peut commencer à se forger une opinion".