Conférence pour la paix: le Cardinal Tumi reçoit de nouveaux soutiens

Cardinal Tumi 3 Des candidats à l’élection présidentielle du 7 octobre soutiennent cette initiative

Thu, 6 Sep 2018 Source: africa.la-croix.com

Le 25 juillet 2018, des leaders religieux camerounais parmi lesquels le cardinal Christian Tumi, archevêque émérite de Douala, le pasteur Babila George Fochang, de l’Église presbytérienne du Cameroun (EPC), l’imam Tukur Mohammed Adamu, de la mosquée centrale de Bamenda, et le chef imam Alhadji Mohammed Aboubakar, de la mosquée centrale de Buea, ont annoncé leur décision de s’investir dans la résolution de la crise sécessionniste qui secoue le nord-ouest et le sud-ouest du Cameroun depuis deux ans.

Pour ce faire, ils comptaient organiser dans la ville de Buea (Sud-Ouest), une conférence générale des anglophones de l’intérieur et de la diaspora, les 29 et 30 août. Mais on a appris quelques jours plus tard que la conférence était reportée sine die.

Le gouvernement du Cameroun, par la voix de son porte-parole, le ministre de la communication Issa Tchiroma Bakary, n’est pas favorable à une telle rencontre.

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Malgré le report de la rencontre et la désapprobation du gouvernement, des candidats à l’élection présidentielle prévue le 7 octobre, ont exprimé leur soutien à cette initiative.

Soutien des leaders politiques

Ndifor Afansi Flanklin, leader investi par Mouvement citoyen national du Cameroun (Mcnc) pour l’élection présidentielle du 7 octobre, a pris fait et cause pour l’initiative du cardinal Tumi en vue d’un retour à la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. « Nous sommes pour un dialogue inclusif entre Camerounais d’une part, et entre Camerounais anglophones d’autre part, a-t-il approuvé. Pour faire cesser les violences et les tueries enregistrées de part et d’autre, il faut absolument que tous les acteurs de cette crise se parlent en se mettant sur une même table. Il faut donc libérer tous ceux qui sont dans les prisons. Le cardinal Tumi a effectivement raison d’insister sur ce préalable », a ajouté l’homme politique de 38 ans, par ailleurs pasteur d’une Église évangélique.

Joshua Osih, candidat à l’élection présidentielle pour le compte du « Social Democratic Front » (Sdf), le premier parti de l’opposition parlementaire au Cameroun, a, lui aussi, pris position en faveur de l’initiative du Cardinal Tumi. « Il faut absolument que cette concertation se tienne, explique-t-il. Le cardinal est bien inspiré de la convoquer. Ceux qui lui opposent des refus sur les préalables qu’il a énoncés, sont tout simplement dans une attitude de refus du retour à la paix dans les régions du Nord-Ouest et du sud-ouest du Cameroun ».

Même attitude du côté du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). « Il s’agit de notre point de vue au MRC, d’une initiative intéressante, a commenté Okala Ebode, trésorier national adjoint du parti. Elle arrive même un peu en retard, puisque notre parti, par la voix de son président national, Maurice Kamto avait pris position publiquement en décembre 2016, pour exiger la tenue d’une concertation avec nos frères anglophones qui exprimaient déjà leur colère ».

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Cabral Libii, candidat du parti « Univers », lui, est allé à la rencontre du cardinal Tumi lors de son passage à Douala mi-juillet 2018.

La crise anglophone a commencé après les revendications, en 2016, d’avocats et enseignants anglophones. Ceux-ci se disaient marginalisés et dominés par le système législatif et éducatif francophone, qui prévaut partout ailleurs dans le pays. Ces protestations ont débouché sur des grèves puis dégénéré en affrontements meurtriers entre les forces de sécurité camerounaises et les partisans d’une sécession des régions anglophones.

Source: africa.la-croix.com
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