Confidentiel : Etoudi a scellé le sort des assassins de Martinez Zogo

Amougou Belinga sera situé sur sa demande le 27 avril

Wed, 19 Apr 2023 Source: www.camerounweb.com

La présidence de la République du Cameroun à travers le secrétaire général de la présidence de la République est fortement impliquée dans la recherche de la vérité dans l’affaire d’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Alors que les avocats d’Amougou Belinga tentent désespérément de sortir leur client de la prison centrale de Kondengui afin qu’il comparaisse libre, des sources indiquent qu’Etoudi ne compte pas fermer les yeux sur ce crime crapuleux qui a terni l’image du Cameroun sur la scène internationale.

Le choix du juge d’instruction est le premier signe annonciateur de la tournure que prendra le procès de l’assassinat de Martinez Zogo. Le lieutenant-colonel Florent Aimé Sikati Kamo nommé le 06 mars 2023 par Paul Biya est également vice-président du tribunal militaire de Yaoundé. Le nouveau juge d'instruction a la réputation d'être un magistrat de bonne moralité. Il a fait une bonne partie de sa carrière dans les régions en crise du Cameroun. En 2015 il fut nommé commissaire du gouvernement du tribunal militaire de Bafoussam. Il sera plus tard affecté dans la région de l'Extrême-Nord au tribunal militaire de l'Adamaoua avant d'être nommé en 2020 président du tribunal militaire de Bamenda dans la région du Nord-Ouest.

En plus du profil du juge d’instruction, des spécialistes du droit pointe du doigt le rapport qu’il y a entre les juges des tribunaux militaires et la présidence de la République. Pour l’avocat Me Claude Assira, le tribunal militaire est sous les ordres de la présidence de la République.

« D'une façon globale, l'indépendance et l'impartialité des juges est toujours questionnable au Cameroun. Dans ce cas particulier, (...) le juge d'instruction relève du tribunal militaire. Lequel tribunal militaire est lui-même sous les ordres de la présidence de la République puisque le ministre chargé de la défense est un ministre délégué du président de la République. Or les avocats des différents acteurs mis en cause ont toujours contesté le fait que l'instance qui a procédé à l'enquête prémilitaire était une instance exceptionnelle désignée dans des conditions exceptionnelles par la présidence de la République qui se trouve à nouveau être l'organe qui supervise l'instruction », a-t-il déclaré dans une interview accordée aux confrères de RFI.

L’avocat garde toutefois l’espoir que ce rapport entre la présidence de la République et le tribunal militaire n’affectera pas les décisions des juges. « Mais ne préjugeons de rien. Accordons le bénéfice du doute aux autorités qui sont en charges de l'instruction », a-t-il laissé entendre.

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