Confidentiel: liste secrète des hommes de Paul Biya qui feront campagne

Biya Absence Ethiopie Genève La présidentielle se tiendra le 7 octobre 2018.

Fri, 20 Jul 2018 Source: Génération Libre N°328

Plusieurs d’entre eux cheminent avec lui depuis plus de quarante ans. Passée l’ère des René Owona, Cherel Meva, Yvon Omnès, Jacques Séguéla, Ombga Damase, Avi Sirvan, Ferdinand Léopold Oyono, certaines éminences grises du palais d’Étoudi n’occupent pas toujours des positions stratégiques au sein de l’appareil d’Etat. Toutefois, les avis éclairés de ces hommes de l’ombre précise une source proche de l’establishment, sont parfois ou presque toujours sollicités.

Aux premiers lustres de son régime, Ombga Damase, Cherel Meva, René Owona, Léopold Ferdinand Oyono, Raymond Bernard,le rabbin Léon Yéhouda Ashkenazi et bien d’autres passaient pour être les conseillers officieux du président. Toutefois, perçu comme un homme insaisissable, une question lancinante revient sur toutes les lèvres : Paul Biya est-il véritablement conseillé ? Beaucoup pensent que non ! Pour Roger Emvana auteur d’une biographie intitulée : « Paul Biya les secrets du pouvoir» l’actuel Chef de l’Etat est un lunatique qui n’écoute que ses pulsions, son aimant naturel, son inconscient, ses rêves et ses états d’âme sans se soucier d’être compris. Dans une tentative de décryptage, votre journal dresse ci-dessous, un bref catalogue, des conseillers informels du chef de l’Etat Camerounais.

«Si le but ultime de la politique, comme l’a laissé entendre Machiavel, est de conquérir et de conserver le pouvoir par tous les moyens, alors Paul Biya est un génie politique de son temps», écrit le père Ludovic Lado. Ceux qui sont élus doivent œuvrer par tous les moyens au maintien et à la gloire du chef. «22 millions de Camerounais, y compris ses adversaires politiques de tous bords, en sont réduits à attendre que la nature se charge de l’alternance politique», souligne le jésuite. Le secret Biya est dans l’interrogation d’Etienne de la Boétie. Celui-ci voulait «seule- ment comprendre comment il se peut que tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois un tyran seul qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent, qui n’a pouvoir de leur nuire qu’autant qu’ils veulent bien l’endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal s’ils n’aimaient mieux tout souffrir de lui que de le contredire. Chose vraiment étonnante — et pourtant si commune qu’il faut plutôt en gémir que s’en ébahir… ».

Chantal Biya : la grande marraine

Né le 4 décembre 1970, Chantal Pulchérie Vigouroux Biya est la seconde épouse du président de la république du Cameroun. Fondatrice des Synergies africaines, présidente du Cercle des amis du Cameroun et ambassadrice de bonne volonté de l’unesco depuis le 14 novembre 2008. Elle est également depuis 1999, initiatrice d’une œuvre caritative qui porte son nom « Fon- dation Chantal Biya ». Bien que n’ayant aucun rôle protocolaire au sein de l’appareil gouvernant, les rares détracteurs de l’épouse du président de la république l’accusent d’avoir favorisé la nomination de nombreux ressortissants de la haute Sanaga aux plus hautes sphères de l’Etat (Secrétariat général de la présidence de la république, Agence de régulation des marchés publics, ministère des sports et de l’éducation physique, Direction Générale de l’ENAM, inspection générale des services administratifs et budgétaires, etc). Sous les chaumières, il se susurre encore que c’est la génitrice de Brenda Biya qui avait été à l’origine de la disgrâce d’Alain Edgar Mebe Ngo’o alors DCC. Quelques-uns la soupçonnent également d’avoir inspiré la chute de Martin Belinga Eboutou, au cours de son premier passage au cabinet civil. Dans la foulée, le patriarche de Nkilzok avait été nommé au poste de représentant et plénipotentiaire du Cameroun auprès de l’organisation des nations unies à New-York. Malgré ces multiples accusations, la seconde épouse de Paul Biya reste extrêmement populaire dans l’opinion publique et singulièrement au sein des couches défavorisées à cause de ses actions en faveur des laissés-pour- compte.

Franck Biya: dans l’ombre de papa

Agé de 48 ans, Franck Emmanuel Olivier Biya est officiellement le fils aîné du chef de l’exécutif Camerounais. Pour quelques exégètes du régime du renouveau, il est surtout son premier conseiller de l’ombre. Selon certaines indiscrétions, c’est l’ancien pensionnaire du collège Vogt de Yaoundé qui serait par exemple, à l’origine de la nomination d’Alamine Ousmane Mey au poste de ministre des finances. Maintes fois, annoncé au gouvernement voire à la direction du cabinet civil, et pressenti dans certaines sphères du pou- voir de Yaoundé comme le probable successeur de son géniteur à la tête de l’Etat du Cameroun. Franck Biya avait été présenté par notre confrère Jeune Afrique en 2014 comme « un fils d’in- fluence ». A contrario, Contrairement à certains rejetons de chefs d’Etat du continent, Olivier- Emmanuel reste effacé et discret dans les affaires publiques mais plutôt actif dans le monde des affaires. Epinglé dans la fameuse affaire des bons de trésor il y a quelques années, on lui prête depuis quelques temps, des accointances avec certaines multinationales exerçant au Cameroun dans le secteur du BTP (Bâtiments et travaux publics).

Samuel Mvondo Ayolo, DCC: silence on travaille pour imprimer ses marques

Comme d’habitude, le président Biya a surpris. Le 02 mars dernier, il a signé une série de textes portant réaménagement du gouvernement, pro- cédant à la mutation de certains ministres et ouvrant la porte à de nouveaux visages. Parmi les entrants, figure Samuel Ayolo Mvondo, l’ambassadeur du Cameroun en France promu à la direction du Cabinet civil de la Présidence de la République. Sa nomination pouvait être lue comme une surprise quand on sait qu’il rem- place Martin Belinga Eboutou, réputé fidèle ami du président.

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Agé de 61 ans Samuel Ayolo Mvondo est un natif de Sangmélima dans le sud-camerounais. Il est le fils de M. Ayolo, un riche commerçant de cacao, et grand partenaire des commerçants grecs à l’époque où le Cacao était encore un luxe. Profitant de ses moyens financiers, le père de Samuel ne lésine pas pour garantir à son fils une bonne éducation. A celui-ci, il offre un cursus dans les meilleures écoles et universités. C’est d’ailleurs ce qui permettra au nouveau promu de faire des études de sciences politiques à l’Uni- versité Jean Moulin de Lyon en France qu’il quitte nanti d’un DEA en Sciences politiques pour retourner au Cameroun en 1985.

De retour au Cameroun, le désormais ambassadeur, plus qu’il demeure en poste en France, entre dans la fonction publique en décembre 1985 – comme contractuel à la direction de l’In- formation – et passe toute sa carrière dans les services centraux du ministère des Relations extérieures jusqu’à sa nomination au poste de di- recteur des Nations Unies et de la Coopération décentralisée en 1997. Plus tard, en 2008, grâce à un décret présidentiel, il est nommé ambassadeur du Cameroun au Gabon. Dix ans plus tard, par le décret présidentiel N°2016/192, signé le 11 avril 2016, il est propulsé vers Paris comme ambassadeur du Cameroun en France. C’est de là qu’il quittera pour rejoindre le Cameroun cette fois ci comme Directeur du Cabinet Civil de la présidence de la République, un poste qui lui donne rang et prérogatives de ministre.

En appelant les Camerounais à rester lucides et à faire le bon choix au cours de cette année électorale, Samuel Mvondo Ayolo imprime ses marques en signant l’éditorial de la 48e édition du Temps des réalisations et a immédiatement donné le ton. Et, en s’appuyant sur l’adresse du chef de l’État du 31 décembre 2017 à la Nation, le DCC met l’accent sur le caractère incontournable de la paix et de la sécurité dans toute œuvre de construction nationale. D’où son appel à faire confiance au président Paul Biya, « homme d’État aux qualités exceptionnelles, garant avisé de ces valeurs » qui est présenté comme « l’homme de la situation ». Se tournant vers l’avenir, et en se fondant sur les perspectives de croissance et la capacité de résilience de l’économie camerounaise, Samuel Mvondo Ayolo observe qu’il est plein de promesses.

Nul n’ignore que la volonté de Samuel Mvondo Ayolo de faire la loi à l'ambassade du Cameroun en France a suscité beaucoup des remous. Les rapports avec le personnel se sont carrément dégradés après l'envoi, de plusieurs courriers dans lesquels l'ambassadeur demande ouvertement le remplacement des employés de la chancelle- rie. Ceux-ci sont jugés "vieillissants et improductifs". C’est en quelque sorte ce qui caractérise le diplomate. Les mêmes grincements des dents se passent actuellement au palais. Mais ici le personnel retrouve le sourire. L’homme a revalorisé le salaire des personnels temporaire et qui reçoivent leur salaire a temps. Des sources dignes de foi disent qu’il fait dorénavant bon vivre au deuxième étage du palais car les bureaux et es- pace de travail encourage. Pour certaines per- sonnes qui ignorent, l'ambassadeur Mvondo Ayolo reste bel et bien en poste en France et continu à travailler avec sérénité. Pour cela doit jouir des tous les avantages liés au poste. Paul Biya peut être fière de son fils car il ne faillira point. Il se murmure que des personnes ayant des dossiers louches ont commencé à défiler chez le nouveau DCC, Se sentant en insécurité totale depuis le départ de Belinga Eboutou allias Tom Dollar, ancien protecteur, plusieurs pontes dont les dossiers se trouvent déjà ficelés au TCS font les samalecs au nouveau DCC. Leur objectif, créer une sympathie avec le nouvel homme fort du cabinet civil.

Jean Nkuete : Le compagnon de quarante ans

Né en 1944 à Balessing dans le département de la Menoua, jean Nkuete a fait des études primaires à Balessing, puis à Dschang. De 1956 à 1963, il est allé au Lycée de Nkongsamba, où il fait des études secondaires sanctionnées par le Baccalauréat en Sciences expérimentales en 1963. Il se rend ensuite en Italie où il poursuit ses études à l’Université Catholique de Milan et à l’École de Développement économique de Rome. Au terme de ces études, il obtient le Doctorat en Sciences économiques et commerciales, et le diplôme de l’École de Développement économique. De retour au Cameroun en 1969, Jean Nkuete travaille au Ministère de l’Économie et du Plan où il occupe, tour à tour, plusieurs postes de responsabilité : Chef de service de la Planification Générale, Chef du service Économique du Littoral, et Chef de la Division des Synthèses et du Contrôle d’Exécution du Plan. Le 25 août 1975, il est nommé Directeur des Affaires Économiques et Techniques dans les services du Premier Ministre. Puis le 1er octobre 1977, il de- vient Conseiller Technique dans les mêmes services. En septembre 1981, il quitte les Services du Premier Ministre pour devenir DG Adjoint de la Banque Paribas-Cameroun. Et le 12 avril 1983, il est SG Adjoint à la Présidence de la République avec rang et prérogatives de Ministre. Puis le 21 novembre 1986, il est nommé SG du gouverne- ment ; mais quittera ce poste le 16 mai 1988. De 1988 à 1999, il est Directeur de la BEAC à Douala. De 1999 à 2006, il est Secrétaire exécutif de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale, en remplacement de Thomas Dakayi Kamga. Du 22 septembre 2006 au 7 septembre 2007, il est Ministre d’Etat chargé de l’Agriculture. Lors du remaniement ministériel du 7 septembre 2007, il est fait Vice-Premier Ministre chargé de l’Agriculture. A sa sortie du gouvernement, Jean Nkuete a hérité du poste de SG du comité central du RDPC. Paul Biya a fait la connaissance de Jean Nkuete à la primature où il fut son directeur des affaires économiques et techniques puis son conseiller technique. Sous l’actuel chef de l’Etat, il est considéré comme l’un des rares membres de l’establishment actuel à n’avoir jamais connu de disgrâce. Pour preuve, sa nomination au poste de SG du comité central du RDPC est intervenue- chose jusque-là inédite- après sa sortie du gouvernement, où il occupait les fonctions de vice-premier ministre chargé de l’agriculture.

Ibrahim Mbombo Njoya: Le faiseur de ministres

Le sultan-roi des Bamoun est un ponte successif des régimes Ahidjo et Biya. Né le 27 octobre 1937 à Foumban, de Sa Majesté NJIMOLUH Seïdou et de Noh Lantana. Cet administrateur civil de formation a intégré le gouvernement comme secrétaire d’Etat à l’information dès 1960.Directeur du Cabinet du Ministre des forces armées (1961-1964), commissaire général à la jeunesse, aux sports et à l’éducation (1964-1965). Vice-ministre de l’Education Nationale, de la culture de la jeunesse et des sports (1965à 1970). De 1970 à 1980, il est tour à tour ambassadeur du Cameroun en Guinée Equatoriale puis en Egypte. En 1980, il revient au gouvernement comme vice- ministre des affaires étrangères, mais pour un bref séjour. En janvier 1982, il est muté aux postes et télécommunications. C’est au cours de cette année que le président AHIDJO décide de quitter le pouvoir au profit de son successeur constitutionnel PAUL BIYA, qui en 1983 lui renouvelle sa confiance en le nommant Ministre de la jeunesse et des sports. Lorsqu’il a quitté le gouvernement en 1992, à la mort de son père Sa Majesté NJIMOLUH Seïdou, Ibrahim Mbombo Njoya était ministre chargé des relations avec les assemblées.

Désigné sénateur et un temps pressenti au poste de président de la chambre haute de notre parlement, une vieille amitié lie le sultan des Bamoun à Paul Biya, qu’il désigne en privé par le qualificatif « Mon ami ». Confident du président de la république, l’homme est réputé être un faiseur de ministres. Selon des indiscrétions, c’est grâce à son intervention personnelle que Pierre Moukoko Mbonjo avait intégré le gouvernement de l’après élection présidentielle (2011) comme ministre des relations extérieures. Ostracisé des antichambres du palais d’Etoudi après l’arrestation de Marafa Hamidou Yaya, qu’on présente encore dans certains cercles du pouvoir de Yaoundé comme l’un de ses ardents soutiens. Le successeur de Njimoluh Seïdou aurait depuis lors perdu son pouvoir de faiseurs de ministres au sein de son noun natal. Pour preuve, à l’opposé d’Isaac Njiemoun, de feu Mounchipou Seïdou et de Lamère Njankouo, les nouveaux membres du gouvernement originaires du Noun, ne lui vouent aucune allégeance. Il faut citer, l’actuel ministre délégué aux transports Mefiro Oumarou qui ne tiendrait pas sa nomination du sultan Mbombo Njoya. Néanmoins, avant le remanie- ment du 02 octobre 2015, le monarque Bamoun avait été formellement consulté par le président de la république, aussi bien au Cameroun qu’à Genève à l’hôtel intercontinental, où Paul Biya a ses habitudes.

Jean Claude Feutheu: Le promoteur du djeuga palace, un visionnaire

Ils sont nombreux les hommes d’affaires camerounais qui ont un parcours impressionnants. Dans un environnement économique difficile, la majorité des opérateurs économiques camerounais qui s’imposent sur la scène nationale sont des selfmade men. Jean Claude Feutheu le PDG du groupe Feutheu est un homme d’affaires talentueux qui a su avec intelligence se positionner comme un acteur incontournable de l’hôtellerie au Cameroun. Jean Claude Feutheu est un entrepreneur camerounais et homme politique de premier plan. C’est dans le secteur du divertissement et du loi- sir qu’il a fait fortune avant de se lancer dans l’hôtellerie de luxe. Le propriétaire du Djeuga palace a compris très rapidement qu’il était important de diversifier ses activités et de se positionner sur un créneau porteur mais aussi prestigieux. Voyant le fort potentiel du Cameroun et l’insuffisance des établissements hôteliers de qualité adaptés au tourisme d’affaires, Jean Claude Feutheu a inauguré en 2004 un hôtel de luxe le Djeuga palace de Yaoundé. Actuellement, dans la capitale économique Douala, l’entrepreneur finalise avec la construction de l’hôtel Djeuga Palace Douala, un établissement hôtelier qui sera le premier 5 étoiles que compte la ville.

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Menkam Feutheu Jean-Claude au-delà des enseignes touristiques entreprend également dans le secteur des BTP. Ambitieux, celui qui est affectueusement appelé le « Nyanga boy » par les populations de son Ndé d’origine est un exemple en matière d’investissement privé au Cameroun. Pour que le Cameroun se développe véritable- ment sur le plan des infrastructures, les apports des investisseurs nationaux sont incontournables. Sa générosité habituelle pour les projets sociaux lui a permis récemment de participer à 100 millions de FCFA (cent millions) à l’appel du chef de l’Etat pour l’aide humanitaire aux régions du nord-ouest et du Sud-ouest. Un homme sûr et de valeur sur qui Paul Biya peut compter.

Sylvestre Ngouchinghe: l’aventure congelcam

Parlez de Sylvestre Ngouchinghe à Bafoussam, beaucoup de gens ne le connaîtront pas. L’homme n’est pourtant pas un modèle de discrétion. Engagé dans le parti au pouvoir et ha- bité par la volonté d’orienter la distribution des cartes au sein des communautés Bafoussam, Baleng et Bamougoum dans la Mifi dont il est originaire, il est présent dans les rencontres du week-end. Dans le marquage de l’espace, son sceau est visible à travers une gigantesque mai- son construite sur la route de Bamenda, dont les alentours sont illuminés à la tombée de la nuit par un dispositif solaire très esthétique.

Parlez de Congelcam et vous voilà dans le sujet. Le notable à la chefferie Bamougoum est devenu milliardaire en vendant du poisson. Comme les autres, il construit des ponts, des écoles et des foyers culturels qu’il donne aux populations. Congelcam n’est pas une nébuleuse. Congelcam S.A. est une société spécialisée dans l’importation, l’exportation et la vente des produits frais et congelés notamment le poisson, les fruits de mer dont l’odyssée commence en 1982. Sylvestre Ngouchinghe fait alors la vente en détail du poisson congelé. Ses bénéfices sont réintroduits dans l’achat de congélateurs, qui boostent vite son chiffre d’affaires. Il crée les établissements Congelcam et construit ses premières chambres froides. On estime à 2 milliards de Fcfa le capital de l’entreprise en 1994. 20 ans après et selon des sources internes à l’entreprise, ses activités n’ont pas varié et elle dispose des sites d’entre- posage de très grande envergure à Douala, d’un terminus d’importation au quartier Ekié à Yaoundé et plus de 60 agences de vente. Sa capacité logistique actuelle lui permettrait de réceptionner un bateau entier de produits tous les deux jours, ce qui fait d’elle le leader incontesté de la zone Cemac sur le marché du poisson. Tête de liste de la région de l’ouest pour l’élection des sénateurs élus du 24 mars 2018, Il a personnellement contribué à hauteur de 60 millions pour la lutte contre la secte islamiste Boko Haram et 105000 millions tout dernièrement pour le plan d’assistance humanitaire pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Amougou Belinga: pdg du groupe anecdote

Au quartier NSAM à Yaoundé, un luxueux immeuble surplombe le quartier. C'est le siège du groupe "L'Anecdote". Ce groupe de presse comprend en son sein la chaîne de télévision VISION 4, la radio Satellite FM, le journal hebdomadaire "L'Anecdote" et un magazine saisonnier "Africa Express".

À la tête de ce groupe trône un Président-directeur Général (PDG). Son nom : Jean-Pierre Amougou Belinga, aussi connu comme le patron de la Société des Eaux Équatoriales du Cameroun qui produit l'eau minérale PURA. Pas si drôle pourtant pour qui a entendu parler du personnage. Il n'est pas un patron de presse et homme d'affaires comme les autres. Il fait partie de ces personnages qui servent de pions à plusieurs pontes du régime. D'où son sentiment de toute-puissance. Sa proximité avec le ministre de la Justice, Laurent Esso, ne fait plus de mystère pour personne. Il reste un homme rigoureux, large et qui ne recule devant rien. Le PDG du groupe Anecdote est parmi les hommes de medias, voire de la région de centre qui pour répondre à l’appel du chef de l’état pour l’assis- tance humanitaire en cours, a pu donner plus de 10.000.000 de fcfa. Paul Biya peut compter sur lui pour mettre hors d’état de nuire tous ses adversaires.

Baba Ahmadou Danpullo : businessman discret mais efficace

Baba Ahmadou Danpullo est l’homme le plus riche de l’Afrique subsaharienne francophone. Mais l’homme d’affaires reste quelqu’un de discret. Selon le magazine américain Forbes, avec une fortune estimée à 547 milliards de francs CFA (environ de 830 millions d’euros). Pourtant, le Camerounais Baba Ahmadou Danpullo est un quasi anonyme dans son pays. Malgré de lourds investissements dans de nombreux secteurs, de l’immobilier à l’agroalimentaire en passant par les télécommunications, Baba Ahmadou Dan- pullo est un homme discret. Seules ses im- menses plantations de thé de Ndawara, dans le nord-ouest du Cameroun, lui ont permis de se faire un nom. En effet, l’homme d’affaires, autrefois spécialisé dans le transport routier, dis- pose aujourd’hui d’un empire tentaculaire. « Il est, selon nous, le Camerounais le plus riche. Il nous a même avoué avoir plus de biens au Nigeria que dans son pays », expliquait il y a deux ans un de ses proches, le journaliste Guibaï Gatama. D’où la discrétion de Baba Ahmadou Danpullo au Cameroun, lui qui passe son temps entre Jo- hannesburg, en Afrique du Sud, et Douala.

Installé à proximité de ses plantations de thé, l’homme d’affaires sort peu, « il a tout bâti là- bas et règne en maître absolu. » Passionné d’élevage, c’est pourtant dans l’immobilier que Baba Ahmadou Danpullo a pu faire fructifier ses premiers millions de francs CFA. « C’est certaine- ment le secteur qui l’a le plus enrichi », dit d’ailleurs un ancien collaborateur qui ajoute que, « en dehors du Cameroun, il possède des immeubles en Afrique du Sud, où réside son unique fille, au Nigeria, en France et en Suisse.» Un véritable empire dont ne se vante pas le discret Baba Ahmadou Danpullo.

Actionnaire de Nexttel, le 3e opérateur de télé- phonie mobile du Cameroun, dans lequel il contrôle près d’un tiers des parts. Paul Biya peut dormir tranquille.

Ekoue Bienvenue Blaise

Fils des montagnes, issu d'une lignée de caféi- culteur et de cacao-culteur de la région du Moungo au Cameroun. Né le 15 Octobre 1952 à Melong, cet homme d'affaire d'origine camerounaise, plus connu sous le nom de "PRÉSIDENT EKOUE" est un exemple atypique d'entrepreneur africain.

EKOUE Bienvenue Blaise a su gravir les échelons de la société camerounaise et africaine, avec des études primaires dans la ville de Melong (Cameroun), des études secondaires dans la ville de Nkongsamba (Cameroun), et des études univer- sitaires dans la ville de Yaoundé. Ce philanthrope est devenu est acteur majeur dans les industries du Cameroun. EKOUE Bienvenue Blaise, est à la fois un acteur politique et un industriel, d'où sa notoriété en Afrique Centrale.

Après des années d'études, de formations, d'expériences acquises dans les entreprises et institutions occidentales, EKOUE Bienvenue Blaise, revient au pays natal avec son bagage rempli et reprends les fermes et les champs familiales, tout en créant une petite industrie d'agriculteurs. Sa force et son potentiel; lui ont donné une place à la mairie de la ville natale comme conseiller, adjoint au Maire, et puis Maire de la commune de Melong. Les années s'écoulent et le temps ravie les performances de Bienvenue Blaise EKOUE, et s'en suit la création de la célèbre industrie, la coopérative agricole : COOPLA- MONT S.A. une structure qui regroupe plus de 2000 agriculteurs et avec une production titanesque de plusieurs produits : cacao, café, fruits et légumes, maïs, banane plantain, aussi une ferme de poules, l’élevage des bœufs, des lapins, des porcs. Les années s'en suivent et EKOUE Bienvenue Blaise devient élue du peuple et se fait une place à l'assemblée nationale du Cameroun comme député, Honorable Bienvenue Blaise EKOUE. Cet élu du peuple, ne cesse de sur- prendre les camerounais, avec des créations d'emplois, par l’ouverture de plusieurs indus- tries, tels que : l'industrie hôtelière et touristique: VILLA KLEBER CHOLLIER, industrie forestière, industrie minière, télécommunications, pétrolière, etc Observé avec un regard positif par la société camerounaise et dans la scène politique, d'où il devient un leader du parti politique au pouvoir dans sa région (moungo) et plusieurs d'autres casquettes. EKOUE Bienvenue Blaise compte cinq entreprises bien connues :- COO- PLAMONT SA ; agriculture et élevage- G.B.E. SA : Bois, métaux précieux, commerce générale- VILLA KELBER CHOLLIER : hôtellerie, tourisme-B.E.O.G.I. SA : pétrole- EKOUE LOGISTIQUE : transit, transport, logistique

Victor Fotso : Le multimilliardaire au cœur d’or

Dans chaque pays du monde, il existe des Hommes qui marquent les esprits et les générations de par leurs courages et leurs engagements envers la société. Le Cameroun également possède ses hommes de valeur, ses hommes qui ont su marquer l’histoire par leurs parcours authentiques et magnifiques. Sur le champ entrepreneurial, un homme a su se distinguer et imposer sa présence dans tous les cerveaux. Son nom à lui tout seul est tout un symbole, autour de lui s’est construit des mythes, plus célèbre que les artistes ou encore les sportifs, sa réputation depuis plus d’un demi- siècle est restée constante. Fotso Victor, le milliardaire de Bandjoun, une légende vivante au pays de René Jam Afane.

Le 26 juin 2018, le patriarche Victor Fotso a soufflé sur son 92ème bougie. Le natif de Bandjoun né en 1926 aura roulé de façon exceptionnelle sa bosse au Cameroun et en Afrique dans le monde des affaires. L’une des choses essentielles à retenir de son parcours, c’est son intelligence. Né dans une famille pauvre, il a compris très tôt qu’il avait une grande mission à accomplir et qu’il était né pour briser les barrières et s’élever au firmament de l’accomplissement dont rêve tout homme. Comme tout jeune de son époque dans sa région, c’est par l’agriculture qu’il fait ses premiers pas dans la vie active à Ba- fang dans le département du Haut-Nkam. Mais c’est dans la ville cruelle Mbalmayo que se produira son déclic pour les affaires.

À Mbalmayo Victor Fotso découvre le commerce et embrasse l’activité. Intelligemment, il se rap- proche des principaux acteurs (français, grecs, pakistanais), apprend les rouages et monte en puissance. Victor Fotso est un entrepreneur curieux, il touche à tout. Entre le transport et le commerce, il est un entrepreneur bouillonnant dans la ville de Mbalmayo à la fin des années 50. Très logiquement, au début des années 70 dans un contexte marqué par une politique d’incitation à l’investissement des nationaux, Victor Fotso se lance dans l’industrialisation avec la création de la Société Africaine de fabrications de Cahiers (SAFCA), suivra PILCAM en 1974 et le reste de l’empire Fotso par la suite. Il est présent dans plusieurs secteurs de l’économie (l’immobilier, l’industrie, l’agriculture, l’agro-industrie, la banque…).

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Victor Fotso au-delà de son empire financier, c’est d’abord un homme de cœur, certainement l’un des plus grands philanthropes que connaisse le Cameroun. Ses œuvres parlent sur l’ensemble du triangle national. Des écoles, des églises, des mosquées, des foyers culturels et bien plus. Il a construit et rétrocédé à l’état la mairie de Bandjoun un édifice d’une valeur de 4 milliards de FCFA, mais aussi l’institut technologique Fotso Victor de Bandjoun. Son sens du partage et son amour pour les autres font de lui un homme aimé, apprécié et respecté par l’ensemble des Camerounais. Victor Fotso c’est aussi un modèle en matière d’entrepreneuriat, de patriotisme, de partage et d’engagement pour les causes nobles. Il a grâce à son savoir vivre mis l’opposition en déroute à l’ouest.

Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe : l’homme des reformes et militant engage

Le nouveau patron des transports est égale- ment un acteur de la vie politique, économique et sociale de la région du Littoral en particulier et du Cameroun en général. Depuis l’obtention de son diplôme d’études universitaires générales (Deug) à l’université de Paris X, en 1986, Jean Ernest Masséna Ngallé Bibehe a fait du chemin. Détenteur d’une licence es-sciences économiques option économie d’entreprise décrochée deux ans après, il devient titulaire, en 1989, d’une maîtrise es-sciences économiques option économie d’entreprise, toujours à Paris X. Par la suite, l’homme qui est né le 9 mars 1962 à Yaoundé obtient tour à tour le Diplôme d’étude supérieure spécialisée (Dess) banque et finances, le Diplôme d’étude approfondie (Dea) de sciences économiques et le Diplôme d’études comptables et financières (Decf), respective- ment en 1990, 1991 et 1994. Entre temps, cet originaire de la Sanaga-Maritime aura déjà entamé sa carrière professionnelle, d’abord en tant qu’analyste financier stagiaire au Centre national des caisses d’épargne de prévoyance (Cen- cep) France, de juin à septembre 1988. Ensuite, apprend-on, il est assistant comptable au Centre international de l’enfance (Cie) de France, de janvier à juin 1989. L’année suivante, M. Ngallé Bibehe -de père Bakoko d’Edéa et de mère Bassa de Yabassi est responsable administratif, comptable et financier, jusqu’en mars 1993 au Groupe Gabo construction France. En février 1995, il de- vient consultant en gestion d’entreprises à Mb conception, Motec ingénierie France, avant d’occuper les fonctions de directeur administra- tif, comptable et financier au sein de l’agence de communication The Brand Compagny, Group BDDP/GGT- France, de mars 1995 à juin 1998. De juillet 1998 à janvier 2001, il est directeur du contrôle de gestion et audit interne du groupe Siac S.A Cameroun (groupe brassicole de trois sociétés).

Répondant à l’appel du chef de l’Etat, invitant au passage tous les compatriotes à venir investir au pays, l’homme qui militait déjà pour la cause présidentielle à l’étranger sera vice-président du conseil d’administration et directeur général de la Société camerounaise de transport urbain (Socatur), en mars 2001. Dans la même lancée, en 2007, il est le président du conseil d’administration et fondateur de la Compagnie nationale pour le développement de l’initiative économique (Conadie), établissement de micro-finance de deuxième catégorie. Et depuis mars 2008, c’est lui le président directeur général de la Socatur S.A.

Sur le terrain politique, il est un homme qui n’arrête pas de jouir de la confiance de la hiérarchie de son parti. Militant du Rassemblement démocratique du Peuple camerounais (Rdpc) depuis la France, l’ancien président du comité de base a plusieurs fois été membre, chargé de mission et vice-président des commissions communale, départementale et régionale du Rdpc dans le Lit- toral. On ne saurait oublier d’autres postes de responsabilité dans le cadre des activités du parti. Ainsi, il a eu à assurer les fonctions de membre de la commission finances et trésorerie de la coordination du Rdpc dans le Wouri.

Parce que dynamique et surtout disponible, mal- gré les autres lourdes et délicates charges qu’il assume, le commandeur de l’ordre national de la valeur a été par ailleurs, chargé de mission de la Commission régionale d’appui des inscriptions sur les listes électorales dans le Littoral ; chargé de mission de la commission régionale de campagne pour l’élection des sénateurs (point focal de la Sanaga-Maritime); chargé de mission de la commission régionale de supervision en vue de l’investiture des candidats du Rdpc aux élections municipales et législatives du 30 septembre 2013 dans le Littoral (point focal de la Sanaga- Maritime); chargé de mission régional, manda- taire pour le dépôt des listes du Rdpc aux antennes Elections Cameroon (Elecam) dans le Littoral ; chargé de mission dans le cadre de l’opération spéciale de placement des cartes du parti de la flamme.

Le nouveau patron des transports a également été chargé de mission pour l’encadrement et l’accompagnement des opérations de choix des candidats du Rdpc de la commune de Douala 5e en vue de l’élection du 5 août 2015 du maire de ladite Commune, et récemment chargé de mission de la Commission régionale dans le cadre des opérations de renouvellement des organes de base du parti de Paul Biya dans le Littoral. C’est dire si ce membre du groupe interprofessionnel du Cameroun (Gicam) s’est toujours impliqué pour traduire de manière concrète, les orientations du chef de l’Etat. On n’oubliera pas de sitôt son engagement lors des travaux de ré- habilitation du pont sur le Wouri. Ou encore son implication pendant la campagne présidentielle de 2004, notamment lors de l’arrivée du chef de l’Etat à Douala, sans oublier pendant la campagne des législatives et municipales de 2007, où le président du Comité économique et social du canton Adié (Cesca) à Edéa, a mis à la disposition du parti, une trentaine d’autobus qui ont assuré gracieusement le déplacement des militants. Autant il sait se joindre aux autres élites du département, notamment le feu Louis Bapès Bapès pour animer le parti à la base et mobiliser l’effort de guerre aux soldats au front, autant on apprécie la récurrence avec laquelle l’époux de la fiscalise Lydienne Mouloby offre le paquet minimum aux élèves de sa contrée, à chaque rentrée, ou presque. Fait rare, Ngallé Bebehe Masséna vole généralement au secours des militants en détresse, même dans les coins les plus retirés du département, voire de la Région et au- delà. Avec lui, Paul Biya peut dormir tranquille

Amadjoda Adjoudi

Il avait battu le record de la longévité à la tête d’un ministère et au même gouvernement de- puis une vingtaine d’années. Calme, posé et travailleur, ce médecin vétérinaire, âgé aujourd’hui de 71ans, engagé derrière Paul Biya, développe malgré tout un côté radin qui lui érige de féroces inimitiés dans sa région natale de Banyo. Nombriliste, on lui reproche d’avoir contribué active- ment à l’élection de son frère au poste de député et de sa femme au conseil municipal de Banyo où elle était adjointe au maire. C’est dire si l’homme, qui a passé la plus grande partie de sa carrière au gouvernement, a une influence notoire dans la région de l’Adamaoua en général et le département du Mayo Banyo en particulier. Parti du gouvernement le 8 décembre 2004, Paul Biya vient de faire à nouveau confiance à cet homme qui est par ailleurs Secrétaire Adjoint du Comité Central du RDPC, en lui confiant le poste de PCA de l’université de Ngaoundéré. Une responsabilité qui va sans doute lui permettre d’oublier les ennuis d’une vie de paysan.

Baba Hamadou

Fils de grand et influent éleveur de Ngaoundéré, El Hadj Nana Hamadjoda, ce professeur des Lycées d’enseignement général, est au ministère du tourisme depuis le 8 décembre 2004, a la réputation d’être réservé, distant et discipliné. Sa notoriété, il l’a en partie à la popularité de son père, membre de la chambre d’agriculture pendant de longues années. Après le décès de son géniteur, Baba Hamadou aura eu besoin de se rapprocher des siens et de proposer des solutions concrètes aux populations en vue de s’affirmer comme personnage emblématique dans son fief. A la suite d’une tournée dans sa région en 2005, il a eu le temps de réaliser les attentes des populations. C’est un espoir pour cette région qui a besoin des hommes engagés afin de booster son développement. Sa méthode de vie permet aujourd’hui le décollage du tourisme camerounais.

Zacharie Ngniman

Malgré son appartenance au RDPC au sein du- quel il est membre du comité central, il fait partie de cette race de journalistes ayant décidé de rompre avec le culte du griotisme pour se lancer dans une logique de critique sérieuse. Témoin privilégié des premières heures de la longue route du pays vers la démocratie, il a su se mettre de certaines tentations. Zacharie Ngniman aura séduit les téléspectateurs camerounais avec son éloquence et ses cheveux argentés. ‘’Zac’’ suspendra ses apparitions sur le petit écran à la faveur de son élection à l’Assemblée Nationale comme député du Mayo Banyo. Nonobstant les moments de douleur des années 90, ‘’zac’’ est resté fidèle au RDPC et à Paul Biya, même s’il a choisi de céder son siège au parle- ment au nom de la rotation des groupes socio- logiques de sa région. Grand et talentueux journaliste, il a choisi de s’adonner à la pisciculture depuis le milieu des années 90, ce qui lui a valu d’être en parfaite connexion avec les masses paysannes de son Banyo natal et qui lui retournent relativement bien l’ascenseur.

Mohamadou Abbo

Il aura bâti une fortune colossale à la seule force de son tact, de son flair et de son habilité. Parti du monde des transports où il est propriétaire d’un imposant parc automobile évalué à des centaines de véhicules tous modèles confondus, il trône aujourd’hui sur le maïs, le soja, le sucre et l’élevage avec en prime un cheptel estimé à 30 mille têtes de bétail. Très attaché aux préceptes de la loi musulmane, El Hadj Mohammadou Abbo se consacre à toutes les cinq prières recommandées par le saint Coran et met en évidence son côté généreux. C’est ainsi qu’il a initié la fête annuelle de la vache à Ngaoundéré. Rencontre qui se veut une véritable force des éleveurs au cours de laquelle les meilleurs sont primés dans le but de stimuler la productivité et l’excellence. Coopté au bureau politique dans le but de tirer profit de sa bienfaisance et de sa popularité, Mohamadou Abbo est un bon vivant qui ne lésine pas sur les moyens pour en mettre plein la vue.

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En témoigne l’imposante résidence qu’il s’est offert à Ngaoundéré. Bon père de famille, il met un point d’honneur sur la formation de sa progéniture pour une relève réussie. Il a eu l’honneur de recevoir le chef de l’Etat dans ses plantations. Il promet de lancer des projets réalistes en matière de lutte contre la pauvreté. Sa contribution à l’économie du Cameroun et au RDPC permet la réalisation des ambitions de Paul Biya.

Alim Aayatou

Aristocrate jusqu’au bout des ongles, le lamido de Garoua sait apporter sa touche personnelle à la modernité des empires féodaux, tout en se débarrassant des autoritarismes désuets qui caractérisent la chefferie traditionnelle dans le Nord. A la différence de son voisin de Rey Bouba, il n’a pas l’étoffe d’un traditionaliste invétéré, malgré la construction d’une prison du lamidat très critiquée. Très apprécié par les populations de Garoua, le secrétaire d’état à la santé bénéficie d’une aura avérée auprès des siens. Sa souplesse et son ouverture ne l’éloignent pas pour autant de la préservation des valeurs ancestrales, en témoigne son comportement républicain. Malgré tout, le lamido est très écouté et très respecté, du fait de son poids social.

Yaou Aïssatou

Une des rares filles du Nord à avoir accédée à une fonction ministérielle, la DG de la SNI, ex- ministre de la condition féminine, n’aura pas su gérer sa longévité au gouvernement pour se rapprocher des masses de son Nord natal. De nombreux observateurs la trouvent un peu trop élitiste. Aujourd’hui, on la retrouve plus à la tête des regroupements de l’OFRDPC et membre du CERAC.

Bello Bouba Maïgari

Considère à tort ou à raison comme une fabrication exclusive du président Ahmadou Ahidjo dans l’optique de prendre la relève après Paul Biya et mettre ainsi en marche l’axe Nord-Sud, Bello Bouba s’est retrouvé trempé jusqu’au cou dans la crise qui a opposé Ahidjo à Paul Biya, au lendemain de l’accession de ce dernier au pou- voir. Sa ruse et sa maladresse ont fini par déstabiliser l’UNDP après qu’il a évincé Samuel Eboua de la tête du parti. Manquant de finesse et pris d’une soif inextinguible du pouvoir, il n’a pas su capitaliser sa position en 1992, pour mettre en valeur son poids dans le jeu démocratique. A ce jour, son entrée dans le gouvernement n’a encore rien produit de concret dans la résolution des problèmes du grand Nord.

Badjika Mohamadou Ahidjo

‘’Le fils du père’’ est resté très efficace, malgré le capital de sympathie dont il est crédité, même s’il n’en est pas très convaincu. Président du conseil municipal de la commune urbaine de Ga- roua, cet ancien officier de l’armée camerounaise est très souvent taxé d’être un peu trop désordonné. Après l’amnistie accordée, à son feu père, il entretiendrait de bons rapports avec Paul Biya. On lui reproche également son effacement en politique. Il est aujourd’hui plus de Paul Biya.

Mohamadou Bayéro Fadil

Il trône à la tête d’un empire industriel que son père a bâti de son vivant. Le conflit, qui l’oppose à ses frères consanguins, n’est pas de nature à favoriser une gestion saine de ces biens. Il se dit que Bayero fait la part belle à ses frères du même ventre, réservant juste les miettes aux autres. C’est ce qui justifie les nombreux procès contre lui. Dans son Nord natal, on ne lui reconnaît aucune attache avec les masses populaires. Peut-être devrait-il se rapprocher des siens pour avoir une grande assise politique. En prenant pour épouse la fille du tristement célèbre Sani Abacha, il s’est davantage coupé des réalités lo- cales.

Sali Dahirou

Redouté pour ses jongleries en politique Sadou Daouda, dont il a été le directeur du cabinet, lui aura mi-pied à l’être avant qu’il ne devienne ministre de la fonction publique. Homme d’affaires pugnace, il a réussi le tour de force de prendre les rênes de la section RDPC du Diamaré centre et de se faire élire député. Du fait de son caractère de jongleur, il n’est pas en odeur de sainteté avec plusieurs dignitaires de Maroua qui l’accu- sent de laisser prospérer des divisions et autres tensions à son profit. Sali Dahirou apparaît aujourd’hui comme un pion important sur l’échiquier politique de l’extrême Nord.

Seyni Katchalla

Homme discret et très équilibré, Seyni Katchalla, à l’image de son feu père le très grand notable Katchalla, garde le sens de l’humilité. Après plus de 22 ans au service de la Nation, il a été nommé le 08 décembre 2004 ministre délégué auprès du ministre de la planification, de la programmation, du développement et de l’aménagement du territoire. Un ministère qui ne lui est pas nouveau car ayant occupé le poste de secrétaire d’Etat auparavant. Homme d’une riche expérience en économie, il a été DAG au ministère de l’éducation nationale avant d’aller prêter main forte au pays à Londres. Son retour dans son Diamaré natal a mis le parti de Bello Bouba en difficulté. Peu bavard, l’homme est un fin négociateur. Il a fait du dialogue, son cheval de bataille. Au jour d’aujourd’hui, il a pesé de tout son poids pour la réinstallation du RDPC qui occupe tous les mairies et les postes de député al- loués à sa région. Sa dernière sortie politique dans l’arrondissement de Bogo a drainé plus de 5000 personnes. C’est un cheval sur qui on peut miser sans crainte. Une pièce très importante pour la mise en œuvre des grandes ambitions en cours. Dans le Diamaré, on parle déjà d’étoile filante pour désigner le fils du grand marabout. Sa mise en retrait semble être plus stratégique pour le prince afin d’évaluer ce qu’il a sus si bien faire.

Général Ivo Desancio Yenwo: Le conseiller sécuritaire

Diplômé de l’EMIA et de l’école des officiers de gendarmerie de Verdun en France, IVO DESAN- CIO YENWO accompagne Paul Biya comme son ombre, depuis plus de deux décennies. Après le coup d’Etat manqué du 06 Avril 1984, le directeur de la sécurité présidentielle (DSP) n’a véritablement jamais quitté le palais de l’unité, où il a acquis l’essentiel de ses promotions. Natif de Nkar dans la région du Nord-Ouest, ce général de division est réputé jouir de la confiance indéfectible du président. Il y a quelques années, on se souvient encore que l’insubordination et le mépris affichés à son égard, du colonel Melingui Nouma, commandant en second de la DSP, avait provoqué le courroux du prince suivi par le limogeage de cet officier supérieur. C’est à la de- mande expresse du directeur de la DSP, affirme-t-on, que Paul Biya avait procédé à l’abrogation pure et simple du poste de commandant en second de l’unité chargée de sa sécurité personnelle. Même à la brigade du quartier général (BQG) où il avait été nommé après son départ de la direction de la sécurité présidentielle (DSP), le colonel Melingui Nouma a presque été molesté et chassé de façon cavalière, au lendemain de ses 55 ans (âge de départ à la retraite). Bien que bénéficiaire d’une rallonge présidentielle de deux ans, l’officier supé- rieur originaire de la Lékié n’occuperait plus qu’un cabinet exigu au ministère de la défense où il raserait quasiment les murs. Le général Ivo est par ailleurs l’unique non ressortissant du clan Béti-Bulu-Fang qui gravite autour du grand manitou, dont il est aussi réputé être le confident et l’un des tout premiers conseillers sécuritaires.

Peter Mafany Musonge : Le ponte

A côté de ces conseillers officieux qui ont plus ou moins l’oreille du premier Camerounais. Des sources proches de l’establishment citent: Peter Mafany Musonge. Ancien locataire de l’immeuble étoile et actuel grand chancelier des ordres nationaux. Ce Bakwéri du Sud-Ouest- réputé proche du couple présidentiel-fut récemment nommé à la tête de la commission pour la pro- motion du bilinguisme et du multiculturalisme (CNPBM), créée le 23 janvier par Paul Biya, dans le sillage de la crise anglophone. Agé de 74 ans, l’homme côtoie les cercles du pouvoir depuis 1996, date de sa nomination comme premier ministre.

Laurent Esso : l’indéboulonnable

Fils de médecin, né le 10 Août 1942 à Douala, Laurent Esso a survécu à presque tous les remaniements ministériels sous le renouveau où il a occupé l’essentiel des portefeuilles de souveraineté. Tour à tour, chancelier de l’université de Yaoundé, directeur du cabinet civil, ministre des relations extérieures, Ministre de la défense, Ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la république et Ministre de la justice garde des sceaux, l’ancien procureur auprès de la cour d’appel de l’ouest à Bafoussam fit son entrée dans la très haute administration en Mars 1982 comme secrétaire du conseil supérieur de la magistrature. Redouté ou abhorré par quelques- uns de ses collègues du gouvernement, l’homme est réputé jouir de la confiance indéfectible du dieu d’Etoudi.

René Sadi : dans l’ombre

Avant sa nomination comme secrétaire général du comité central du Rassemblement démocratique du peuple Camerounais en décembre 2004, le parti au pouvoir était un navire dans la tourmente. Miné par le conflit d’autorité qui op- posait son prédécesseur Joseph Charles Doumba à son adjoint Grégoire Sébastien Owona, René Emmanuel Sadi avait une fois à la tête du mouvement, su tirer le navire RDPC de la submersion. Sempiternel conseiller diplomatique du président de la république, ce Vuté du Mbam- et-Kim « fils d’infirmier » a successivement servi les régimes Ahidjo et Biya. Bon technocrate, son passage au ministère de l’administration territoriale et la nomination de son « propre rejeton » comme premier adjoint préfectoral dans le Mfoundi, seraient selon ses détracteurs, des signes avant-coureurs de son accession future à la charge suprême.

Amadou Ali : le doyen

Pour les mordus d’arithmétique, il faut souligner que depuis son accession à la magistrature su- prême, Paul Biya a formé en tout, 34 gouvernements en 35 années de présidence. Dans cette flopée de cabinets, la personnalité qui détient la longévité au sein de l’establishment n’est autre que amadou Ali, actuel vice-premier ministre dé- légué à la présidence de la république, chargé des relations avec les assemblées. À 74 ans, ce natif de kolofata est entré au gouvernement en 1982 comme délégué général au tourisme. Puis, il fut successivement, délégué général à la gendarmerie nationale, secrétaire d’état à la défense, Secrétaire général de la présidence de la république, ministre de la défense, ministre de la Justice. Aujourd’hui, chargé des relations avec les assemblées. Amadou Ali est de par sa par- faite maîtrise des rouages administratifs et sécuritaires du Cameroun, un maillon essentiel du système. Personnage énigmatique, mal-aimé et parfois incompris, toutes les « prises de l’opération épervier » aurait une dent particulièrement dure contre lui.

Marcel Niat Njifenji

C’est le premier président du Sénat au Cameroun. Deux fois directeur général de la Sonel, il a été ministre, député, maire etc. Deuxième personnalité de la République, il dirigera officielle- ment le Cameroun en cas de vacance à la présidence, comme le prévoit la Constitution. Niat est né en 1934.

Issa Tchiroma Bakary

L’ancien cheminot incarcéré à la suite du putsch de 1984 et libéré en 1990, a tout de suite commencé une intense période d’activité politique dans le sillage de Samuel Eboua pour la création de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp). Ancien député à l’Assemblée nationale, il occupe le portefeuille de ministre des Transports. Et depuis le 30 juin 2009, il est ministre de la Communication. Son entrée au gouvernement du 27 novembre 1992 ayant sus- cité de vives critiques au sein de l’Undp, Issa Tchiroma Bakary est exclu du parti avec son acolyte Hamadou Moustapha. C’est aujourd’hui le porte-parole du gouvernement.

Fame Ndongo Jacques

Journaliste, professeur d’Université, ministre et scribe du président, l’ancien chargé de Mission au cabinet civil de la présidence de la République est entré au gouvernement comme ministre de la Communication en 2000. Depuis le 08 décembre 2004, il est ministre de l’Enseignement supérieur. Il est l’auteur de «créatures de Paul Biya», parlant de lui et ses collègues membres du gouvernement. Il dit de Paul Biya qu’il est «L’Emmanuel Kant de la politique». Il devient furieux dès qu’on touche à son créateur. Ces adversaires le traitent de «griot louangeur et servile».

Hamadou Moustapha

Jadis enfant chéri de l’ancien président de la Ré- publique, il aura été avec Maïgari Bello Bouba, Hélé Pierre, Issa Tchiroma Bakary, l’un des « comploteurs » qui ont débarqué Samuel Eboua de l’Undp. Mais les négociations pour entrer dans le gouvernement finiront par diviser le car- tel. Ce qui fit le jeu de Paul Biya qui se penchera sur leur dossier au cas par cas en les enrôlant un à un dans son gouvernement. Hamadou Moustapha est logé à la présidence de la République comme chargé de mission. Confortable placard politique pour le président de l’Alliance nationale pour la démocratie et le progrès (Andp).

Michel Meva’a M’eboutou

L’actuel secrétaire général du Sénat fait partie de ces « biale biale » qui constituent la garde rapprochée de Paul Biya. Grâce à cette proximité, il a eu à occuper des fonctions stratégiques de ministre de la Défense, ministre des Finances, secrétaire général de l’Assemblée nationale puis du Sénat. Ses ennemis estiment que son implication dans l’achat foireux de l’avion présidentiel devrait lui attirer des soucis. Il n’en demeure pas moins que sorti de là, il a été promu secrétaire général de la Chambre haute.

Louis-Paul Motaze

Né en 1959 à Meyomessi, a pratiquement grandi et été élevé dans l’entourage du chef de l’État. C’est un fort en thème : administrateur civil ; Dea en droit public ; diplômé en Transport international etc. Après 10 ans de travail à la Camair, il a été nommé à la tête de la Cnps en septembre 1999. Celui qui fait office depuis le 9 décembre 2011, de secrétaire général des services de la Primature a rang de ministre. Précédemment ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire, il a gravi les échelons dans le 4ème gouvernement de l’ère démocratique du président Paul Biya. Il est certain qu’il ira loin. Si le président est l’inspirateur du Document de stratégie de croissance économique, Louis Paul Motaze est l’un des piliers majeurs de la mise en œuvre des grands chantiers économiques issus de cet instrument théorique qui constitue le dernier défi du président.

Grégoire Owona

Il est un fin connaisseur du microcosme politique national, des jeux et des enjeux du pouvoir. Secrétaire général adjoint du comité central du Rdpc, C’est en 1987 que ce natif de Japoma obtient son premier mandat en tant que conseiller municipal de la ville de Douala. Ancien député à l’Assemblée nationale, il est également membre titulaire du comité central, ancien ministre dé- légué chargé des Relations avec les Assemblées et aujourd’hui ministre du Travail.

Adolphe Moudiki

Aujourd’hui tout puissant et inamovible administrateur directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (Snh), c’est un ancien ministre. Il est l’oreille et l’œil du président en matière d’hydrocarbures.

Talba Malla

A 53 ans, originaire du Mayo Sava dans l’Extrême-Nord est en charge de l’organisation du Rdpc au Comité central, ancien directeur général de la Caisse de stabilisation des produits des hydrocarbures, et aujourd’hui directeur général de la Sonara. A 54 ans, ce fiscaliste et spécialiste du droit des affaires, fils d’un ancien haut commis de l’Etat dont il porte le même nom est un apparatchik du pouvoir, militant inconditionnel du Rdpc.

Dr Ines Laure Kamto : la nouvelle force des hauts-plateaux

PDG du Groupe Queen K. Inès, Inès Laure Kamto est née le 19 Avril 1974 à Bandjoun dans la région de l’Ouest-Cameroun. Médecin de profession en France, elle s’est frayée un chemin dans les affaires à travers le monde dans l’immobilier et le commerce, d’où sa récente nomination au sein du GFAC (groupement des femmes d’affaires du Cameroun) comme chargée nationale des projets et vice-présidente de la région de L’Ouest. Femme politique, elle milite activement au sein du RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais), parti du président Paul Biya dont elle partage et accompagne son idéologie, depuis plusieurs années dans le Mfoundi I à Yaoundé. Mariée et mère de trois enfants, elle est domiciliée à Baham avec pour résidence à Yaoundé et Paris.

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Engagée sur le terrain du social et de l’humanitaire, elle a déjà réalisé plusieurs actions entièrement supportées par ses fonds personnels, sans subventions ni aides intérieures et extérieures, et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin ; car « tous ensemble nous pouvons aller très loin, chacun à la limite de ses moyens» rappelle-t-elle habituellement. Son engage- ment en politique à Baham fait peur à certains alliés qui voient en elle un caillou dans leurs chaussures. Très saluée dans le département pour son altruisme et sa politique de proximité, Une force sur laquelle Paul Biya compte vive- ment pour rivaliser son homonyme leader du MRC et frère du village à qui elle fait redouter.

Source: Génération Libre N°328