Confidentiel : voici la lettre que le juge de l'affaire Cyrus Ngo'o a envoyée à Paul Biya pour dire que sa décision lui a été imposée

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Mon, 6 Jun 2022 Source: www.camerounweb.com

Le juge Mfomkpa Abada Mforen Appolinaire de l'affaire Cana Bois contre Cyrus Ngo'o le Directeur Général du Port Autonome de Douala, a écrit et sollicité l'intervention du Président de la République Président du Conseil Supérieur de la Magistrature. Dans cette lettre dont camerounweb.com a eu copie, il lui dit que le jugement de condamnation qu'il a prononcé contre le Directeur Général du Port Autonome de Douala lui a été "dicté et imposé" par sa hiérarchie contre son avis en âme et conscience qui était de déclarer le DG du PAD non coupable au regard des faits et du droit.

Il accuse sa hiérarchie de l'avoir forcé à reformuler sa décision en condamnant à la prison ferme le DG du PAD sous prétexte qu'on n'expose pas sa hiérarchie qui a décidé bien avant le procès que le Cyrus Ngo'o doit être absolument condamné par tous les moyens. Il poursuit en disant que son refus obstiné de suivre sa hiérarchie dans l'arbitraire lui vaut depuis une descente aux enfers pour sa carrière et une insécurité pour sa personne et sa famille

camerounweb.com vous propose ci-dessous l'intégralité du mémorandum du magistrat adressé au président de la République, Paul Biya.

MEMORANDUM A SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, PRESIDENT DU CONSEIL SUPERIEUR DE LA MAGISTRATURE

YAOUNDÉ

MFOMKPA ABADA NFOREN Appolinaire Bruno . Né le 15 décembre 1977 à Bafang, Fils de feu MFOMKPA Moise du Département du Noun, Arrondissement de Foumban (ancien Sous-Préfet) et d'EBIANGANE NGONO Robertine, du Département du Dja et Lobo,

Arrondissement de Meyomessala : (Commis d'administration à la retraite), Marié, Polygame et Père de 07 enfants.

Juge et Juge d'Instruction au Tribunal de Première Instance de Douala-Bonanjo

Matricule : 586661N

Affaire : MP ET SOCIETE CANA BOIS C/NGO'O Cyrus, DG Port Autonome de Douala

Réf. Jugement n°1854/ CD/COR du 05 Aout 2021

Excellence, Monsieur le Président de la République,

J'ai l'honneur de venir auprès de votre très haute personnalité, solliciter votre haute intervention dans le cadre de l'affaire reprise en marge, objet du jugement correctionnel n°1854 rendu en date du 05 Août 2021 par mes soins.

En effet, dans ce dossier la décision m'a été dictée et imposée par ma hiérarchie

directe Monsieur le Président du Tribunal de Première Instance de Douala-Bonanjo contre mon avis sollicité au préalable qui était de déclarer Sieur NG'O Cyrus non coupable au regard des faits et du droit.

Contre toute attente, je reçois une demande d'explication à la suite de la dénonciation faite par Sieur NGO'O Cyrus de laquelle il ressort que je l'ai déclaré coupable au motif qu'il n'a pas cédé à mes sollicitations (Pièce1). Excellence Monsieur le Président de la République, d'après certaines indiscrétions, Me LAME BONNY Privat l'un des conseils de Sieur NGO'O Cyrus qui a fait transcrire nos échanges Watsapp fraternels sur Procès-verbal d'huissier (pièce2) jointe à la susdite dénonciation était la personne montée par mon supérieur hiérarchique directe pour m'atteindre, me salir et me jeter en pâture.

Dans ce procès-verbal : l'on m'attribue le fait d'avoir fait chanter ce conseil contre une décision de condamnation à l'encontre de son client alors qu'à l'exploitation de ce pseudo, il n'est fait mention, ni de Sieur NGO'O Cyrus, ni des sollicitations quelconques. Dans la demande d'explication dont copie (pièce 3) qui m'a été adressée : j'ai répondu que la décision que j'ai rendue dans ce dossier m'a été imposée et dictée.

Mécontent de la vérité que j'ai apportée dans ma réponse, mon supérieur m'a demandé de reformuler en assumant la décision sous prétexte que : « on n'expose pas la hiérarchie ». J'ai opposé une fin de non-recevoir à ces injonctions qui me valent la descente aux enfers; la promesse de détruire ma carrière m'a été faite et joignant la parole à l'acte, les audiences m'ont été retirées au travers une ordonnance circonstancielle prise par ma hiérarchie (pièce 4).

Comme si cela ne suffisait pas, confiné hors de mon domicile pour avoir été testé positif au covid-19, Monsieur le Président du Tribunal de Première Instance, ma hiérarchie directe s'est payé le luxe en date du 18 janvier 2022 d'assiéger mon domicile pendant plus 03 heures d'horloges en compagnie de son garde du corps et des personnes non identifiées (pièce 5) et disant agir par ordre du Garde des sceaux et tenait à me faire décharger une demande d'explication (pièce 6) dont réponse (pièce7).

Depuis lors, le sort de ma personne, ma carrière et ma famille demeure entre les

mains des personnes sans foi, ni loi et qui ne voient midi qu'à leur porte.

Aussi, je sollicite votre très haute intervention. Excellence Monsieur le Président afin que vous preniez les mesures qui s'imposent pour faire cesser cette cabale entreprise contre ma personne, ma carrière de Magistrat, ma famille et me mettre au service d'une autre administration.

Dans l'espoir d'une suite favorable à la présente demande en intervention;

Veillez agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression de ma très haute considération.

MFOMKPA ABADA NFOREN Appolinaire Bruno

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