Football camerounais : La FECAFOOT s'impose face au Ministère des Sports dans plusieurs dossiers clés
Samuel Eto'o maintient l'autorité fédérale malgré les pressions ministérielles
Yaoundé - Les tensions persistantes entre la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) et le Ministère des Sports et de l'Éducation Physique (MINSEP) semblent tourner à l'avantage de l'instance dirigée par Samuel Eto'o. Plusieurs décisions récentes illustrent la capacité de la fédération à maintenir ses prérogatives face aux velléités de contrôle gouvernemental.
Premier point de friction : le choix du lieu pour les rencontres de l'équipe nationale. Malgré les communiqués du MINSEP privilégiant Yaoundé comme ville hôte, c'est finalement Garoua qui a accueilli la dernière rencontre des Lions Indomptables. Une victoire symbolique pour la FECAFOOT qui affirme ainsi son autonomie dans l'organisation des matchs internationaux.
La composition du staff présent sur le banc de touche constitue un autre terrain d'affrontement. Alors que le ministère revendiquait la légitimité exclusive de son équipe technique, c'est bien le staff désigné par la FECAFOOT qui a pris place sur le banc lors des dernières échéances.
Cette situation place Marc Brys, le sélectionneur national, dans une position délicate, apparaissant comme un "outil" dans ce bras de fer institutionnel. Son assistant personnel, initialement prévu sur le banc selon les directives ministérielles, se retrouve désormais cantonné aux tribunes, match après match.
L'enjeu de la distribution des subventions étatiques aux clubs professionnels cristallise également les tensions. Le MINSEP avait organisé des réunions avec plusieurs présidents de clubs pour reprendre la main sur cette prérogative traditionnellement fédérale. Cependant, c'est toujours la FECAFOOT qui assure cette redistribution, confirmant son rôle central dans l'écosystème du football camerounais.
Ces développements s'inscrivent dans un contexte plus large de redéfinition des rapports entre pouvoir public et institutions sportives au Cameroun. La FIFA défend généralement le principe d'autonomie des fédérations nationales, ce qui pourrait expliquer la résistance efficace de la FECAFOOT face aux pressions gouvernementales.
Pour Samuel Eto'o, ces "victoires" successives renforcent sa légitimité à la tête de la fédération et confirment sa capacité à préserver l'indépendance institutionnelle du football camerounais face aux ingérences politiques.