Constructions anarchiques : Le Minhdu tire la sonnette d’alarme

Jean Claude Mbwentchou Photo d'archive utilisée juste à titre d`illustration

Tue, 3 Nov 2015 Source: cameroon-tribune.cm

Présidant la cérémonie relative à la célébration couplée des journées mondiales de l’urbanisme (JMU) et de la ville (JMV) hier à Yaoundé, Jean Claude Mbwentchou, ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) a tiré la sonnette d’alarme. Il a indiqué aux gestionnaires des villes que « l’heure n’est pas aux réjouissances. La physionomie de nos cités ne nous le permet pas. Il est temps de mettre en œuvre des stratégies efficaces pour le développement harmonieux des villes camerounaises ».

Le problème, c’est qu’à Yaoundé comme à Douala, il y a des quartiers où la planification semble avoir été faite avant l’arrivée des populations et d’autres où tout s’est développé dans l’anarchie. Résultat, certains se retrouvent dans les marécages et à la moindre averse, les maisons sont inondées. D’après Sipliant Takougang, coordonateur national du Programme de gouvernance urbaine au Minhdu, l’on en est arrivé là parce que les derniers documents de planification urbaine ont été élaborés au cours des années 80.

Il manquait un cadre juridique permettant aux maires de contrôler la manière dont les populations s’installent. La loi régissant l’urbanisme a été promulguée en 2004. « Depuis 2004, ce sont les communes qui ont pour rôle d’élaborer ces plans d’urbanisation. Mais, il y a très peu d’initiatives dans ce sens», relève notre source.

Bien que l’anarchie ait fait son nid à certains endroits, tout n’est pas perdu, d’après Sipliant Takougang. Il indique ainsi qu’il y a la restructuration pour les quartiers tracés mais qui n’ont pas d’écoles, de formations sanitaires, de marchés... En second lieu, il y a la rénovation. Cette opération est nécessaire dans les bidonvilles où l’on est parfois obligé de casser pour reconfigurer. Et sur le terrain, le Minhdu est à pied d’œuvre à travers le Programme participatif d’amélioration des bidonvilles mené en collaboration avec Onu-Habitat. Il a été entamé à Yaoundé (Nkolbikok), Kribi et Bamenda.

Au-delà, le ministère travaille au désenclavement des quartiers à travers le Projet de développement des secteurs urbains et de l’approvisionnement en eau (PDUE), dont les œuvres sont nombreuses à Yaoundé. Pour Augustin Tamba, maire de Yaoundé VII, le désordre urbain s’est installé et la nécessité aujourd’hui est de faire un rattrapage. Les communes d’arrondissement, les délégués du gouvernement et le ministère de l’habitat qui est en charge des orientations sont ainsi interpellés. « Nous sommes-là pour l’implémentation des décisions », a-t-il conclu.

D’après Hippolyte Etende Nkodo, ingénieur et urbaniste, il ne s’agit pas pour les gestionnaires des villes d’aller aménager Bastos, Denver, mais de faire en sorte que ceux qui vivent dans les bidonvilles se sentent membres d’une cité. D’où le thème « Des villes conçues pour vivre ensemble », retenu pour cette double célébration au Cameroun.

Source: cameroon-tribune.cm