Controverse autour de l'affaire Bopda : un homme politique camerounais dénonce une 'manipulation'

Bopda Herve Controverse autour de l'affaire Bopda : Un homme politique camerounais dénonce une "manipulation"

Fri, 1 Mar 2024 Source: www.camerounweb.com

Le Professeur Shanda Tonme a soulevé des questions sur l'affaire Bopda, un homme accusé d'avoir violé une dizaine de femmes et récemment arrêté. Dans une tribune libre publiée le 27 février 2024, l'homme politique camerounais a remis en question les tenants et aboutissants de cette affaire qui a captivé l'opinion publique nationale et internationale.

Selon le Professeur Shanda Tonme, l'affaire Bopda pourrait être le résultat d'une manipulation dont la plupart des gens ne sont pas conscients. Il n'a pas fourni de détails spécifiques sur la nature présumée de cette manipulation, mais il a suggéré qu'il y avait des aspects de l'affaire qui nécessitaient un examen plus approfondi.

« ...Mais, le mensonge finit toujours par mourir, et la vérité finit toujours par s’imposer, peu importe les voies et les moyens mis en œuvre pour l’entreprise de détournement et de tromperie de l’opinion.

De Martinez Zogo à Bopda, le rôle trouble de la presse et la responsabilité des leaders d’opinion de toute nature et de tout statut, sont devenus un enjeu majeur dans l’ordonnancement du destin de notre société.

Bopda ! Bopda ! Bopda et Bopda. C’est quoi finalement cette affaire Bopda ?

Les mêmes acteurs de la manipulation, les mêmes mercenaires de la plume, des claviers des téléphones et des ordinateurs, souvent payés à prix fort par des mafias puissants et riches, seraient-ils une fois de plus engagés dans une entreprise malsaine ? Ma conscience d’homme libre, de penseur, d’écrivain pour la postérité et de témoin d’un présent chaque jour complexifié par des individus de peu de vertu, m’interpelle aujourd’hui plus que jamais, et m’oblige à parler, à crier, à sortir à haute et intelligible voix.

Mes questionnements sont légitimes, et mourir pour la quête de la vérité, c’est vivre éternellement dans l’histoire et dans les cœurs.

1 – Qu’est devenu Monsieur Fourger, le blanc bec venu imposer aux pauvres nègres, la vérité sur un meurtre avant même l’ouverture des enquêtes ? Où sont passés les amis, comparses et excités journalistes qui le tenaient pour Dieu sur terre et ventilaient ses déclarations dans les médias, allant jusqu’à lui donner une place d’honneur sur les plateaux de télévision aux heures de grande écoute ?

2 – Pourquoi ce vrai paradoxe, lequel veut que les mêmes mercenaires de l’écriture, du parler, des intrigues et des inquisitions, se retrouvent encore en hauteur, pour animer une actualité trouble sur l’affaire Bopda, comme l’affaire Martinez à ses débuts ? Ont-ils déjà présenté leurs excuses au peuple camerounais pour le premier mensonge ? Ces gens ne sont-ils pas autre chose que des tueurs à gage, des criminels par procuration, des instigateurs de coups d’Etat virtuels aux conséquences imprévisibles pour une société fragile, une société de la rumeur, de la haine et des mensonges ? A-t-on finalement trouvé la preuve qu’un illustre homme d’Etat, aurait dit, « achevez-le » ?

3 – A la veille de de la célébration de la journée internationale des droits des femmes le 8 mars 2024 prochain, j’affirme qu’en la matière, je fais œuvre utile, je travaille sur la question tous les jours avec des références internationalement reconnues, mais où étaient-ils, les champions de la diversion qui se lèvent aujourd’hui sur cette affaire Bopda ? Où étaient-ils lors de la grande marche de Yaoundé contre les violences faites aux femmes ? Nul ne doit pas utiliser des causes justes pour l’ostentation publicitaire.

4 – Comme Emile Zola et l’affaire Deyfus, je me lève et exprime non seulement ma surprise et mes doutes, mais aussi ma colère et ma protestation. Personne ne doit être gardé à vue plus longtemps que prévu par la loi, et personne ne devrait rester plus longtemps en détention préventive, sans jugement. Personne ne devrait être associé à une affaire qui ne le concerne pas, et personne ne devrait voir ses droits et ses libertés être compromises à cause de sa proximité ou ses liens avec qui que ce soit. Si le Tribunal militaire a parlé dans l’affaire Bopda, et si le dossier n’est ni structuré ni en état pour les juges, alors, laissez tranquilles les gens vaquer à leurs occupations et prenez des mesures pour protéger la société des crimes de haine, des actes de vengeance, des jalousies et des règlements des comptes. Qui donne les ordres et à quelles fins ? Qui manipule tant les affaires et orchestre le mal absolu qui est entrain de diviser et de ruiner notre société, de tuer le sentiment national, d’installer l’instabilité, la perte de confiance des citoyens envers les pouvoirs publics, la déchéance de toutes les valeurs et la course à l’enrichissement illicite ? Demain, quand ce sera l’heure du réveil douloureux, retenez que Shanda Tonme avait parlé.

Je parle pour l’histoire, je parle pour que tous les innocents quels qu’ils soient, que les veuves et les orphelins, les débrouillards et les sauveteurs désespérés, reprennent courage en leur pays, se sentent soutenus, remettent l’espoir d’un monde meilleur et d’une justice divine au centre de leur vie. Je ne soutiendrai aucun criminel, mais chaque criminel ainsi convaincu et prouvé a droit à un procès équitable.

Non, le Cameroun n’est pas définitivement à terre et nous ne sommes pas une société de lâches ni de la peur. Le Cameroun dispose des atouts certains et précieux, des femmes et des hommes de valeur qui sont attachés à la vérité et qui finiront par triompher contre toutes les haines et tous les mensonges. Bopda! Bopda! Martinez. Il est temps de faire éclore la vérité et de libérer l’opinion des manipulations. Aucun train ne cachera un autre, et tous les conducteurs des trains rendront compte. Ce n’est qu’une question de temps. »

Source: www.camerounweb.com