C'est une bonne nouvelle pour la jeune écrivaine Camerounaise de 17 ans Marzouka Oummou Hani. Cette élève qui vient juste d'obtenir son baccalauréat est traînée devant le tribunal de première instance de Ngaoundére par le Chef du village Idool situé dans l'Adamaoua et certains ressortissants de cette bourgade. Il lui est reproché d'avoir, à son jeune âge, publié une œuvre romanesque intitulé "MON DESTIN OU MON PÈRE", dans lequel elle fustige les tares et les abus qui brisent bien de destin des jeunes femmes.
À cause de ce roman qui n'est rien d'autre que la fiction, la mineure a reçu une citation directe pour se présenter ce jeudi matin à 7h30 devant le juge du tribunal de première instance de Ngaoundéré. Elle est poursuivie pour "diffamation" et ses accusés lui réclament environ 150 millions de Fcfa de dommages.
Informés que l'écrivaine n'avait pas de conseil pour la défendre, nous avons aussitôt pris attache avec Me Dominique Fousse, qui a immédiatement mobilisé un consortium d'avocat pour la défendre pro bono. La jeune Oummou Hani sera donc assistée ce matin par plusieurs avocats. Le défense sera conduite par Me Raphaël DEUGOUE en troisième image ci-dessous. Dans ce consortium se trouve les membres de l'Universal Lawyers and Human Rights Defense composée de six avocats. Il s'agit notamment de : Me Dominique Fousse, Me Moteng, Me Yanou, Me Massi Me Oyie et Me Nwayin.
Le crime de l'auteure est d'avoir pris le village Idool comme cadre spatial de son roman. Musulmane et de culture peule, Marzouka Oummou Hani, est une jeune élève née le 1 er mai 2006 à Ngaoundéré. Elle venait juste de publier son œuvre de fiction "MON DESTIN OU MON PÈRE" où elle dénonce les pratiques patriarcales oppressives de la jeune fille, les violences conjugales, le machisme, les superstitions etc.
Dans son roman, Oummou Hani sensibilise également sur l'éducation de la fille. Malheureusement pour elle, le chef de Idool et quelques ressortissants de ce village n'apprécie pas son œuvre. Elle aurait, selon eux dépeint dans son roman, un personnage qui ressemblerait à un ressortissant alors décédé et auquel elle aurait attribué des pratiques de sorcellerie. Dans une région classée zone d'éducation prioritaire où la parole chez la femme n'est pas libérée, on comprend que beaucoup d'efforts sont encore à faire pour faire évoluer les mentalités.