C’est le constat au bout de la visite dans la capitale équato-guinéenne du ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense (Mindef) ces 18 et 19 septembre 2022.
C’est le constat au bout de la visite dans la capitale équato-guinéenne du ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense (Mindef) ces 18 et 19 septembre 2022. Dépêché par Paul Biya auprès de son homologue Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, Joseph Beti Assomo a été reçu en audience au Palais du peuple en présence de l’ambassadeur du Cameroun en Guinée équatoriale, Désiré Jean-Claude Menguele, du chef d’Etat-Major des armées, le général de corps d’armée, René-Claude Meka, des généraux de brigade Simon Ezo’o Mvondo et Elias Toungue respectivement commandant de la Première région militaire interarmées (Rmia 1) et commandant de la Première région de gendarmerie (Rg 1). Plusieurs sujets d’intérêt commun ont été passés en revue, notamment ceux qui rythment le quotidien des deux États voisins. Il a été question entre autres, d’abord de l’évaluation de la situation à la frontière commune entre les deux pays. De l’avis des deux Parties celle-ci s’est fortement améliorée depuis la signature de l’accord de Sipopo en juillet 2020. Comme signe de décrispation, les autorités équato-guinéennes ont suspendu le projet de construction d’un mur de séparation sur le tracé de la frontière entre le Cameroun et la Guinée-Équatoriale. Ensuite, il était question pour la Partie camerounaise de rassurer son voisin sur la question sécuritaire à la frontière, spécifiquement aux points de passage, à la veille d’importantes échéances électorales en Guinée Équatoriale. Par ailleurs, le Mindef a également réconforté la confiance entre les deux pays, en rassurant que les tribunaux camerounais ont récemment jugé et condamné sévèrement les auteurs de la tentative de déstabilisation et d’atteinte à la sûreté de l’État équato-guinéen en 2017. Il s’agissait, se rappelle-t-on, d’un groupe de mercenaires de diverses nationalités, mis aux arrêts grâce à l’efficacité et à la vigilance des services camerounais. La question des ressortissants des deux pays a été également mise sur la table. Le pays d’accueil a dit sa satisfaction que la communauté camerounaise se mette progressivement en règle. De même, les autorités équato-guinéennes disent leur satisfécit du traitement réservé à leurs ressortissants en transit, en visite ou résidant au Cameroun. A sa sortie d’audience, le Mindef a révélé que cette audience s’inscrit dans le cadre des concertations périodiques entre les deux chefs d’Etat. « Le président Paul Biya reçoit très régulièrement à Yaoundé des envoyés spéciaux de son frère. Et quoi de plus normal qu’en retour, il nous dépêche ici régulièrement également pour venir porter ses messages sur les problèmes d’intérêt commun à son frère », s’est-il interrogé. Par ailleurs, il a indiqué que les problèmes sécuritaires sont aujourd’hui internationaux et transfrontaliers. Ce faisant, ce qui arrive chez l’un peut arriver chez l’autre. Tout est lié aujourd’hui. Et quand on prend en compte les enjeux géopolitiques et économiques de l’heure, a-t-il poursuivi, « vous comprenez pourquoi des concertations et des échanges d’envoyés spéciaux entre nos deux présidents sont nécessaires et indispensables. Il ne saurait être question pour nous de dévoiler la teneur précise de ce message car il est destiné à la première autorité de ce pays. En retour, le président de la République de la Guinée équatoriale m’a demandé de transmettre certaines de ses analyses à son frère », a conclu le chef de la délégation camerounaise sur le sol équato-guinéen.