En date du 28 octobre 2024, le président de la République du Tchad décrétait un deuil national de trois jours, en mémoire des «martyrs tombés sur le champ d'honneur lors des attaques des groupes terroristes survenus le 27 octobre 2024 dans la province du Lac». Selon le décret, les journées de deuil ont commencé le mardi 29 octobre 2024 à minuit et ont pris fin le vendredi 1er novembre 2024 à minuit. Cette décision présidentielle faisait suite à une attaque du groupe terroriste Boko Haram, perpétrée contre une base de l'armée tchadienne dans la province du Lac Tchad.
Le bilan de cette attaque est de 40 morts et plusieurs blessés. Selon des informations collectées auprès des riverains, une garnison abritant plus de 200 militaires a été prise pour cible par les éléments de Boko Haram à 22h. Ces derniers ont pris le contrôle de la garnison, récupéré les armes et brûlé des véhicules équipés d'armes lourdes, avant de repartir. On a également appris que le commandant de l'unité avait trouvé la mort durant l'attaque.
Il est à préciser que les soldats tchadiens sont fréquemment ciblés par les attaques terroristes dans la région du lac Tchad, vaste étendue marécageuse parsemée d'îlots dans l'ouest du pays, qui abritent des combattants du groupe terroriste ou de sa branche dissidente, l'État islamique en Afrique de l'ouest (Iswap). C’est après cette attaque que le président tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno, s’est rendu sur le site «pour constater les dégâts, rendre hommage aux soldats tombés, exprimer sa compassion envers les blessés et encourager les troupes», indique-t-on dans un communiqué signé par Hassan Abdelkerim Bouyebri, le directeur général de la communication de la présidence de la République en date du 03 novembre.
Le même communiqué annonce qu'en réponse à cette attaque, Déby a «ordonné le lancement de l’opération ‘’Haskanite’’ pour traquer les assaillants jusqu’à leurs dernières positions». Cette situation désastreuse a amené l’Etat tchadien à «envisager le retrait du Tchad de la Force mixte multinationale, compte tenu de l’absence de la mutualisation des efforts, constatée, comme toujours malheureusement sur le terrain, face à cet ennemi commun ; cette force créée dans la l’optique de mettre en commun les efforts et les intelligences semble tomber dans la léthargie».
Selon les informations obtenues auprès de la division de la communication du ministère camerounais de la Défense, le Cameroun n’a pas encore pris position par rapport à cette situation. Toutefois, le pays reste attaché à cette force mutuelle sous régionale. Rappelons que l'insurrection de Boko Haram est apparue en 2009 au Nigeria où elle a fait depuis, quelque 40 000 morts et plus de deux millions de déplacés, avant de se propager dans les pays frontaliers.