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Corruption: Cash investigation démasque Ahmad Ahmad

Ahmad Ahmad At HICC Ahmad Ahmad, l’actuel président de la Confédération africaine de football (CAF).

Sat, 26 Aug 2017 Source: cameroonweb.com

C’est un scandale sportif. Un homme d’affaires qatarien a réussi à lui seul à acheter plusieurs dirigeants de football africain en 2010, lors du processus d’attribution de la coupe du monde au Qatar. Parmi ces dirigeants qui auraient été corrompus, il y a Ahmad Ahmad, l’actuel président de la Confédération africaine de football (CAF).

Les faits se sont passés en 2010, dans le plus grand secret, jusqu’à ce qu’ils soient dévoilés par un journaliste du magazine « Cash Investigation » qui enquêtait sur la base des révélations troublantes faites par Heidi Blake, une journaliste britannique travaillant au sein du grand journal anglais le Sunday Times.

Heidi Blake en 2014, avait publié des articles intéressants, affirmant que le Qatar aurait payé des dirigeants de football pour obtenir la coupe du monde. Elle a mis en cause un homme en particulier, le qatarien Mohamed bin Hammam, un riche homme d'affaires.

En 2010 lors du vote, il était vice-président de la FIFA et selon la journaliste, « il faisait campagne pour la coupe du monde au Qatar et pendant cette campagne, il a fait un nombre exorbitant de paiement secret à des dirigeants de football dans le monde, surtout en Asie et en Afrique ».

L'homme d'affaires qatarien Mohamed bin Hammam, ex-vice-président de la FIFA

Elle raconte que « ces transactions étaient clairement liées au soutien pour la candidature du Qatar ». La journaliste s'est procurée des documents montrant entres autres des versements d'argent émanant du qatarien Bin Hamman. On y voit la liste d'une trentaine de dirigeants du football africain ayant bénéficié des voyages tous frais payés et d'une enveloppe de 5 000 dollars en cash, l’équivalent de près de 3 millions de franc CFA.

Sur la foi de ces révélations d’accusations de corruptions découlant de l’enquête d’Heidi Blake, le journaliste de « Cash Investigation » a décidé d’interroger Ahmad Ahmad pour recueillir sa version des faits.

Le président de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmad Ahmad, ex-président de la Fédération malgache de football

Mais avant de rencontrer Ahmad, il s’est approché de l'ex-président de la fédération de football de Namibie, John Muinjo. Les yeux rivés sur sa tablette, il lui pose la question suivante : « pourquoi vous lui aviez demandé de l'argent ? ». John Muinjo lui répond en ces termes : « J’ai bien le doit de lui demander. Si la personne est un ami et qu’il peut m’aider. On peut demander et c'est à la personne de décider de donner ou pas».

Alors le journaliste lui fait savoir que (s’il demande de l’argent) « certaines personnes pourraient penser que … ». Sur cette question, John Muinjo a affirmé que cela n'est pas son affaire. « Et puis je n'ai pas demandé pour moi, j'ai demandé pour ma fédération », a-t-il précisé.

L'ex-président de la fédération de football de Namibie, John Muinjo

Sur ces entrefaites, le journaliste de Cash Investigation est allé à la rencontre d’Ahmad Ahmad à l’époque président de la Fédération malgache de football. Si John Muinjo a avoué avoir reçu de l’argent, Ahmad Ahmad quant à lui, nie tout, et laisse croire qu’il a perdu sa mémoire.

L’enquêteur de « Cash investigation » regarde Ahmad droit dans les yeux, et lui dit ceci : « J’ai lu le mail que vous avez écrit sur l’argent que vous avez amené de Paris… ». « Ce n’est pas moi », lui répond Ahmad Ahmad.

Sur la tablette qu’il tenait, le journaliste tente de le convaincre avec des preuves et l’invite à regarder une photo qui n’est autre que celle d’Ahmad Ahmad: « C’est qui là ? C’est bien vous et vous êtes le président de la fédération malgache de football ».



La colère d’Ahmad monte d’un cran. Il perd son sang-froid. « Je n'ai rien à dire sur ça », lance-t-il au journaliste en essayant de l’éviter et de prendre un autre chemin. Pendant ce temps, ce dernier continuait de fouiller sa tablette à la recherche d’autres preuves.

Ahmad Ahmad, rouge de colère, se met à une bonne distance du journaliste, et d'une main gauche tenant une tasse de café, il lève la droite comme pour lancer une imprécation. En vérité, c'est pour cacher son visage et mettre en garde le journaliste d’un ton vindicatif : « s'il vous plait, respectez les gens, sinon je casse votre caméra, franchement ».

Source: cameroonweb.com