La corruption et le blanchiment d'argent continuent de ronger les fondements du Cameroun, révèlent des rapports récents et des articles de presse. Selon le journal Defis Actuels, le pays a subi des pertes financières considérables en 2022, estimées à 4,6 milliards de Fcfa, principalement dues à des malversations et à la corruption.
Les condamnations pécuniaires prononcées par le tribunal criminel spécial ont révélé un préjudice financier de 3,8 milliards de Fcfa pour les pouvoirs publics. De plus, les enquêtes menées par le Conseil de discipline budgétaire et financière ainsi que par la Commission nationale anticorruption (Conac) ont évalué les pertes à 499 millions de Fcfa et 249 millions de Fcfa respectivement. Ces chiffres alarmants mettent en évidence l'urgence de lutter contre la corruption dans le pays.
Selon le rapport annuel de la Conac, le ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières est désigné comme le secteur le plus corrompu au Cameroun, suivi de près par l’Administration territoriale. Cette situation inquiétante sape la transparence et l'équité dans la gestion des ressources publiques. Des mesures concrètes doivent être prises pour éradiquer la corruption dans ces secteurs vitaux.
Cependant, cette lutte est entravée par des obstacles. Le journal Conjoncture Economique dénonce l'opposition à cette lutte, entravant les efforts de la Conac. Il est regrettable de constater que certains ministères, dont la Défense, l'Administration Territoriale, l'Énergie et l'Eau, les Domaines, le Cadastre et les Affaires Foncières, ainsi que les Enseignements Secondaires, n'ont pas contribué au rapport de la Conac en 2022. Ce manque de collaboration compromet les efforts visant à lutter contre la corruption et à promouvoir la transparence dans l'administration publique.
De plus, la lutte contre le blanchiment d'argent a récemment reçu un renfort significatif. Le président de la République a établi un Comité de coordination des politiques nationales présidé par le ministre des Finances. Ce comité élaborera des stratégies efficaces pour lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, des crimes privant l'État de ressources et alimentant l'insécurité.
Par ailleurs, des controverses entourent la gestion des ressources allouées à des événements majeurs tels que la Covid-19 et la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2021. Une discorde entre le chef de l'État et le Secrétaire général de la Présidence de la République sur les médailles attribuées aux responsables de la Task Force souligne l'importance de garantir la transparence et la responsabilité dans ces situations.
Enfin, l'affaire Glencore-Sonara-SNH-TCS continue d'alimenter l'inquiétude. Impliquant un trader de produits pétroliers et des sociétés camerounaises gérant les problèmes pétroliers, cette affaire de corruption n'est pas résolue. Le président Paul Biya s'est engagé à établir les responsabilités de chacun, mettant en lumière la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle et de transparence dans le secteur de l'énergie. La nation attend des mesures fermes pour endiguer ces fléaux et restaurer l'intégrité du pays.