Les deux institutions comptent travailler ensemble pour limiter le phénomène dès la prochaine année scolaire au Cameroun.
Le ministère des Enseignements secondaires (Minesec) et l’Association citoyenne de défense des intérêts communs (Acdic) peaufinent des stratégies de lutte contre la corruption dans les établissements scolaires, notamment le monnayage des places à la rentrée scolaire.
Actuellement, les réflexions portent sur l’examen des propositions faites par l’Acdic pour mieux contrôler ce phénomène à partir de l’année prochaine.
« Nous avons demandé que dix lycées soient tirés au sort, sur les 34 lycées qu’il y a dans la ville de Yaoundé et, que la liste des inscrits dans les classes de Seconde et de Sixième nous soient remise. Nous allons passer au scanner les noms des élèves inscrits pour vérifier comment ils se retrouvent dans cet établissement. Il y a des élèves qui ont fait des concours, il y en a qui ont passé des entretiens et des tests. A la fin, on devrait avoir un nombre de noms pour lesquels il est impossible de justifier le recrutement », explique l’ancien président de l’Acdic, Bernard Njongang, au sujet de la première proposition faite au Minesec.
La deuxième stratégie de l’Acdic place les parents d’élèves au centre du processus de détection des administrateurs d’écoles véreux. « Nous avons proposé de passer un communiqué dans lequel nous demandons aux parents qui se sont fait arnaquer, de venir déclarer leurs faits d’arnaque. Si c’est fondé, on leur rembourse ce qu’ils ont payé, on garde leurs enfants dans l’établissement et ils ne font l’objet d’aucune poursuite. »
Pour Bernard Njongang, aucun doute, les parents n’hésiteront pas à se manifester. Il a d’ailleurs pu témoigner de cela au cours et après son enquête.
L’Acdic mène des actions de lutte contre la corruption dans les établissements scolaires. Le 04 septembre dernier, cette association a dévoilé un classement des proviseurs les plus corrompus de la ville de Yaoundé, avec en tête M. Bienvenue Libimame Bolla, le responsable du lycée technique de Nkolbisson.
Toutes choses qui avaient suscité l’intérêt du Minesec, qui a ouvert la voie à une collaboration avec l’Acdic. Une réunion s’est tenue dans la semaine du 18 au 24 septembre et a permis au ministère de connaître les motivations de l’Acdic à l’ouverture de son enquête.
Une rencontre est prévue dans les prochains jours entre les membres de l’Acdic et le ministre des Enseignements secondaires, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe.