Le Cameroun ne caracole plus en tête du classement des pays les plus corrompus de la planète. Selon l’Indice de perception de la corruption (Ipc), le pays a gagné 08 places au classement mondial 2017.
Pour autant, le fléau est loin d’être un vieux souvenir. Le lancement d’une nouvelle phase de « l’opération Epervier », qui a vu il y a quelques jours la mise en détention de personnalités soupçonnées de distraction de la fortune publique, est un indicateur de ce que le phénomène reste prégnant. Malgré une volonté politique affichée, qui se traduit par cette opération « mains propres » mais par aussi la multiplication des organismes de lutte, l’opinion publique reste convaincue d’un accaparement de la fortune publique nationale par l’élite ; d’où un sentiment d’injustice qui fragilise le tissu social.
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C’est l’avis du président de Transparency International, bureau du Cameroun, Me Charles Nguini, pour qui « la corruption est l’un des plus grands obstacles à l’unité nationale en ce qu’elle sape l’Etat de droit et plombe tous les efforts de développement et la cohésion sociale ». L’avocat ajoute qu’« une société gangrenée par la corruption se caractérise par des maux tels que le favoritisme, le népotisme, l’enrichissement illicite ou encore les conflits d’intérêts qui sont aggravés par l’impunité et le tribalisme ».
Du reste, Me Charles Nguini pense que l’unité nationale peut être trouvée par la résolution des quotidiens des citoyens, mais également « en réduisant de manière générale, les inégalités dans les recrutements, les nominations et la gestion des ressources humaines et en rationalisant la gestion des biens publics » car, « l’unité nationale, toujours à construire, est à ce prix ».
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