Corruption : le Cameroun s'enfonce dans l'indice TI 2016

Corruption Aucameroun Sur un total de 100 points possibles, le pays a obtenu une note de 26 en 2016

Fri, 27 Jan 2017 Source: Le Quotidien de l'Economie

Selon le classement de l’ONG Transparency international publié hier, le pays a dégringolé de la 130è place en 2015 au 145è rang en 2016, soit une perte de 15 places.

L’Indice de perception de la corruption (IPC) 2016 de l’ONG Transparency international publié le 25 janvier 2017 classe le Cameroun au 145è rang sur 176 Etats, alors que le pays occupait la 130è place l’année précédente. Même s’il est vrai qu’en 2015, Transparency avait évalué 167 pays, mais il reste constant que le Cameroun a perdu 15 places dans ce classement. Aussi, l'Etat camerounais perd également un point au niveau de sa note.

Car sur un total de  100 points possibles, le pays a obtenu une note de 26 en 2016 contre 27 en 2015. L’IPC 2016 du Cameroun comme celle des autres territoires évalués s’appuie sur des sources de données provenant d’institutions indépendantes spécialisées dans l’analyse de la gouvernance et du climat des affaires. Transparency explique que la corruption comprend généralement des activités illégales, qui sont délibérément dissimulées et ne sont révélées qu’à travers des scandales, des enquêtes et des poursuites judiciaires.

Selon l’ONG, 69% des 176 pays figurant dans l’Indice de perception de la corruption 2016 enregistrent une note inférieure à 50, sur une échelle allant de 0 (où le pays est perçu comme très corrompu) à 100 (où le pays est perçu comme très peu corrompu). Le commentaire de José Ugaz, président  de Transparency International est que, « Dans de trop nombreux pays, les besoins les plus élémentaires des citoyens ne sont pas satisfaits, et ces derniers se couchent tous les soirs le ventre vide à cause de la corruption. Alors que les  puissants et les corrompus jouissent d’un mode de vie somptueux en toute impunité ».

« Nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d’attendre. La corruption doit être combattue d’urgence, afin que la vie des gens s’améliore dans le monde entier », a ajouté José Ugaz. Aux pays comme le Cameroun, Transparency martèle qu’il ne suffit pas d’apporter des corrections techniques aux lois luttant spécifiquement contre la corruption.

« Ce qu’il est urgent de faire, ce sont de profondes réformes systémiques qui compensent le déséquilibre croissant du pouvoir et des richesses en habilitant les citoyens à mettre fin à l’impunité généralisée de la corruption, à demander des comptes aux puissants et à avoir véritablement leur mot à dire dans les décisions qui affectent leur vie quotidienne », souligne l’ONG. Ces réformes doivent inclure la divulgation par le biais de registres publics du nom des propriétaires d’entreprises, ainsi que des sanctions pour les facilitateurs professionnels qui se rendent complices de transferts transfrontaliers de flux d’argent obtenu de manière frauduleuse.

La conclusion de Transparency est que, les citoyens en ont assez des promesses vaines proférées par trop de politiciens qui jurent de s’attaquer à la corruption, et beaucoup se tournent vers des politiciens populistes qui promettent de changer le système et de briser le cycle de la corruption et des privilèges. Pourtant, cela ne fera probablement qu’exacerber le problème. Le Danemark et la Nouvelle-Zélande obtiennent les meilleurs résultats avec une note de 90, suivis de près par la Finlande (89) et la Suède (88).

Bien qu’aucun pays ne soit exempt de corruption, les pays en haut du classement partagent les caractéristiques suivantes : un gouvernement transparent, la liberté de la presse, la garantie des libertés civiles et des systèmes judiciaires indépendants.

Source: Le Quotidien de l'Economie