Les réactions se poursuivent au Burkina Faso et sur le plan international au lendemain du coup d'État.
La déclaration a été publiée au nom d'un groupe dont on n'avait jamais entendu parler auparavant, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).
Bien qu'elle ait été lue par un autre officier, la déclaration a été signée par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui est considéré comme le chef du coup d'État et un commandant supérieur ayant des années d'expérience dans la lutte contre les militants islamistes.
Ce qu'ont dit les soldats du MPSR
Selon le communiqué, M. Kaboré n'a pas réussi à unir la nation et à gérer efficacement la crise sécuritaire qui "menace les fondements mêmes de notre nation".
La déclaration indique que le parlement et le gouvernement ont été dissous, et que la constitution a été suspendue, mais promet un "retour à l'ordre constitutionnel" dans un "délai raisonnable".
Les militaires ont également annoncé la fermeture des frontières du Burkina Faso et l'instauration d'un couvre-feu de 21h à 5h sur toute l'étendue du territoire.
Le lieu où se trouve l'ancien président Kaboré n'est pas clair, mais l'officier a déclaré que toutes les personnes détenues se trouvaient dans un endroit sûr.
Pas d'autre alternative envisageable, selon "Sauvons le Burkina"
Dans la rue, le soutien àux militaires semble dominer.
Ibrahim Maiga, le président du mouvement "Sauvons le Burkina", a déclaré au micro de BBC Afrique qu'il n'y avait pas "d'autre alternative envisageable" après ce qu'il qualifie de "déviances répétées" du régime du président déchu Roch Kaboré.
"Il n'y avait aucune issue possible qui pouvait être différente de ce que nous avons vécu aujourd'hui. Ce que nous pouvons espérer : que le meilleur puisse en sortir. Pour que le meilleur puisse en sortir il va falloir que le gouvernement de transition ne se comporte pas de la même façon que le gouvernement qui vient de partir, ou encore pire. Et pour ça il va falloir qu'il donne des assurances au peuple burkinabè." ajoute-t-il.
Pour rappel, "Sauvons Le Burkina" est un mouvement de la société civile lancé en novembre. Il a conduit des manifestations contre l'insécurité et a appelé au départ du président Kabore.
Condamnation au niveau international
Lundi déjà, avant la déclaration du MPSR, l'Union africaine et la CEDEAO avaient condamné ce qui était alors qualifié de tentative de coup d'État.