Coup d'Etat: même Ngoh Ngph ne voit plus Paul Biya, l'heure est grave

Paul Biya Et Ferdinand Ngoh Ngoh A Yaounde 21102017 1.jpeg Image illustrative

Fri, 4 Jul 2025 Source: www.camerounweb.com

Une information exclusive révèle l'ampleur de l'isolement du président Paul Biya : au-delà des ministres Bello Bouba et Issa Tchiroma, même Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République, n'aurait plus de contact direct avec le chef de l'État.

Cette révélation intervient alors que le journaliste Jean-Bruno Tagne dresse, dans une chronique récente intitulée "Cameroun : le gouvernement spectral ou l'illusion Biya", un tableau préoccupant de la situation politique camerounaise, évoquant une "situation de quasi vacance du pouvoir" perceptible "depuis au moins 2011".

L'analyse de Jean-Bruno Tagne s'appuie sur des faits concrets qui illustrent cette situation inédite :

Le dernier Conseil des ministres présidé par Paul Biya remonte à mars 2018, soit "sept ans sans rencontrer ses ministres là où ses égaux le font chaque semaine". Ce contraste avec les pratiques internationales est qualifié de "brutal" par le journaliste.

Le parti présidentiel à l'abandon : le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) n'a pas tenu de congrès ordinaire depuis septembre 2011, malgré des statuts qui en imposent un "tous les cinq ans". Pour Tagne, cette situation va à l'encontre de la notion même de "congrès ordinaire" qui "implique une régularité, une périodicité fixe".

La situation s'aggrave avec des postes ministériels restés vacants. "Des ministres sont morts, d'autres ont claqué la porte — au moins cinq — sans jamais être remplacés", souligne la chronique. Le gouvernement se vide progressivement, mais "le silence reste la seule réponse".

Les récentes consultations menées par Ferdinand Ngoh Ngoh avec des membres du gouvernement et des parlementaires sont interprétées comme des "indicateurs clairs de cette quasi vacance du pouvoir". L'intervention d'une "figure non élue" pour pallier le silence présidentiel soulève des questions fondamentales sur la légitimité des prises de décision au sommet de l'État.

Même Issa Tchiroma, ancien ministre, a reconnu publiquement que "Paul Biya ne gouverne plus", confirmant ainsi les observations sur l'inertie présidentielle.

Une situation critique pour l'avenir

À 92 ans et après 43 années au pouvoir, la question de la capacité du président à "assumer les charges pour lesquelles il fut élu" se pose avec acuité. Jean-Bruno Tagne interroge : "Comment peut-on encore prétendre être gouverné par un président usé, faible, défaillant, absent, autiste, incapable d'accomplir les actes élémentaires du pouvoir comme nommer ses collaborateurs, présider des réunions, ou rencontrer ses ministres ?"

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