Le coup de force électoral organisé par le président sortant Ali Bongo rencontre des difficultés. Quelques heures après l’annonce de sa victoire (64%) après la farce électorale organisée à huis clos, les militaires ont pris d’assaut une chaîne de télévision de la capitale où ils ont annoncé la suspension des institutions de la République mettant ainsi fin au régime d’Ali Bongo. Selon les informations, les putschistes sont composés de tous les corps de l’armée gabonaise, y compris la garde républicaine. Des sources disent avoir attendu des coups de feu tôt dans la matinée au centre ville de la capitale. Est-ce la fin du long règne des Bongo? C’est ce que semble indiquer les premières données.
D’après le journaliste de Jeune Afrique Franck Foute, le patron de la garde républicaine Brice Oligui et Stéphane Bonda auraient été mis aux arrêts par les putschistes du Comité pour la transition et la restauration des institutions CTRI.
Ces images de soldats à la télévision qui tourne en boucle sur les réseaux sociaux hantent le régime de Yaoundé. En 2025, le Cameroun organisera une élection présidentielle et sauf surprise, Paul Biya sera candidat à sa propre succession. Le festival de coups d’Etats en cours Afrique ne rassure pas les barons du régime. En effet les élections présidentielles au Cameroun ont toujours été contestées. Le dernier organisé en 2018, s’est soldé par l’arrestation de l’adversaire politique du chef de l’Etat Maurice Kamto qui réclamait sa victoire.
Les faits reprochés par les putschistes gabonais à Ali Bongo sont les mêmes que ceux qui sont souvent reprochés à Paul Biya ; la mauvaise gouvernance du pays, et le manque de transparence des élections entre autres.
Au Gabon Ali Bongo a changé a changé les règles du jeu à la vieille de l’élection avec l’instauration d’une liste unique sur laquelle figure à la fois candidats de la présidentielle et des élections locales. Le gouvernement gabonais a suspendu plusieurs médias internationaux et interdit la couverture médiatique de l’élection à la presse étrangère. Le déploiement d’observateurs internationaux a également été interdit par le régime Bongo qui a coupé internet dans le pays depuis plusieurs jours.