Dans une tribune sur Jeune Afrique , l'auteur François Soudan examine la récente vague de coups d'État en Afrique de l'Ouest et centrale, remettant en question la fidélité et la loyauté des militaires envers les valeurs républicaines. Il souligne les similitudes entre les putschs contemporains et ceux des années 1960-1990 en termes de stratégies et de motivations.
« De Dakar à Kinshasa en passant par Abidjan et Yaoundé, nul ne sait exactement ce qui se passe dans la tête des grandes muettes, dont aucun chef d’État ne peut jurer de la fidélité inoxydable »,a-t-il introduit
L'auteur fait référence au coup d'État au Niger en juillet 2023, notant qu'il a suivi une formule classique avec une minorité conspiratrice, une rapidité d'exécution et le ralliement ultérieur de l'armée. Il note que contrairement au passé, les présidents renversés ne sont plus assassinés, mais plutôt placés en résidence surveillée.
Soudan aborde ensuite la question de la légitimation des putschs par des revendications populistes, souvent soutenues par la jeunesse urbaine et alimentées par les réseaux sociaux. Les nouveaux putschistes se présentent comme des réformateurs visant à "refonder" l'État à travers un "dialogue national inclusif".
L'auteur soulève également l'inquiétude quant à l'absence d'adhésion des militaires aux valeurs républicaines, malgré l'enseignement des normes démocratiques dans les académies militaires. Il note que les putschistes contemporains proviennent souvent d'unités d'élite, ce qui devrait garantir une meilleure compréhension des impératifs démocratiques.
Soudan souligne que les coups d'État actuels ont été influencés par des contextes spécifiques tels que les crises sécuritaires ou postélectorales. Il met en garde contre le fait que personne n'est à l'abri de tels événements et que même les présidents pensant être protégés contre les coups d'État peuvent être surpris.
En conclusion, l'auteur propose un apprentissage citoyen pour prévenir les coups d'État, en soulignant l'importance d'instruire la population sur les dangers des régimes militaires et sur le fait que les militaires ne sont pas qualifiés pour gouverner. Il met l'accent sur la mobilisation du peuple pour empêcher les putschs, soulignant les conséquences néfastes de ces événements sur la population vulnérable.
L'article de François Soudan met en lumière les défis persistants auxquels sont confrontés les pays d'Afrique de l'Ouest et centrale en matière de gouvernance démocratique et de stabilité politique, tout en proposant des réflexions sur la manière de prévenir les futures tentatives de coup d'État.