Le récent coup d'État qui a entraîné la chute du président gabonais, Ali Bongo Ondimba, le 30 août, continue de susciter des débats animés au Cameroun. Les opinions divergent entre les opposants de Paul Biya, qui évoquent la possibilité qu'il subisse un sort similaire à son voisin, et les partisans du président en place, qui insistent sur la spécificité de la situation camerounaise. C’est ce que le Magazine Jeune Afrique révèle dans un article publié sur son site internet.
Le gouvernement camerounais, par le biais de son porte-parole, René Emmanuel Sadi, a fermement condamné ce qu'il a qualifié de "prise de pouvoir anticonstitutionnelle" au Gabon et a appelé au "rétablissement rapide de l'ordre constitutionnel". Cette réaction a été suivie de dénonciations similaires de la part des partisans du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir, rappelle Jeune Afrique.
Jeune Afrique note cependant, du côté de l'opposition camerounaise, on attire l'attention sur les dangers d'un "gouvernement perpétuel" qui pourrait conduire à un scénario similaire à celui observé au Gabon. Certains opposants considèrent le coup d'État au Gabon comme un avertissement adressé au régime de Paul Biya. Ils s'inquiètent notamment des conséquences potentielles si le président Biya venait à favoriser son fils comme successeur désigné à la tête de l'État.
La question qui se pose désormais est de savoir, à en croire Jeune Afrique, si le scénario gabonais est susceptible de se reproduire au Cameroun. Certains opposants au régime estiment que les conditions sont réunies pour qu'un tel scénario se produise. Bien que le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), dirigé par Maurice Kamto, n'ait pas encore réagi officiellement à l'événement au Gabon, des militants ont exprimé leur préoccupation. Ils soulignent que les conditions présentes en Afrique centrale sont similaires et se demandent "à qui le tour ?".
Malgré ces inquiétudes, certaines voix politiques au Cameroun appellent à la prudence et à la réconciliation. Le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), par exemple, condamne le coup d'État au Gabon tout en exprimant ses "vœux de succès" au nouveau chef de l'État gabonais. Le leader du PCRN, Cabral Libii, a également invité Paul Bi