Dans un dossier exclusif consacré à la personnalité de Yannick Noah, le renommé magazine Jeune Afrique met en lumière les réseaux et les facettes méconnues de l'ancien vainqueur du tournoi de Roland Garros. Au cœur de ces révélations, le magazine a levé le voile sur les circonstances tragiques entourant la mort du grand-père paternel de Yannick Noah, une histoire peu connue du grand public.
Le 6 avril 1984, dans le contexte d'une tentative de coup d'État contre Paul Biya ayant dégénéré en guérilla urbaine dans les rues de Yaoundé, Simon Noah Bikié, affectueusement surnommé « Papa Tara », le grand-père paternel du célèbre tennisman, a tenté de traverser un point de contrôle. Cependant, sa tentative s'est terminée de manière tragique, car il a été abattu par des hommes armés. Cet événement poignant a marqué la vie de Yannick Noah et a été commémoré à travers la chanson « Simon Papa Tara », une mélodie reggae agrémentée de percussions africaines, où le petit-fils pleure la mémoire de son aïeul.
Né le 18 mai 1960 à Sedan, en Ardennes, Yannick Noah a fait le choix de s'établir au Cameroun, sur les terres familiales, où il a été élevé au rang de patriarche et chef du village d'Etoudi. Succédant à son père, Zacharie, décédé en 2017, il est reconnu comme une personnalité influente en France et entretient également des liens étroits avec le pouvoir camerounais.
Le lien de Noah avec le Cameroun ne se limite pas à sa reconnaissance et à son statut, il se manifeste aussi par son rôle de mentor. Il dirige un groupe de jeunes Camerounais et Français chargés de réfléchir ensemble sur l'avenir des relations bilatérales, abordant des sujets variés tels que l'environnement, la mémoire coloniale et la bonne gouvernance. Son impact s'étend au « Village Noah », un domaine de près de 2 hectares qu'il a créé et qui a souvent accueilli des dignitaires français en visite au Cameroun.
Outre sa renommée dans le tennis, Yannick Noah s'est également révélé être un redoutable homme d'affaires. Actif dans divers domaines, de divertissement à l'immobilier en passant par le sport, il préside le conseil d'administration du club de football Vent d’Etoudi, en 2e division. Avec ses principaux collaborateurs, Sylvestre Bevolo Essomba, Charles Foumane et Michel Fondjo, il s'est investi dans ce projet. En partenariat avec Le Coq Sportif, il a également contribué à la réhabilitation du terrain situé au marché d'Etoudi, un quartier qui abrite entre autres le palais présidentiel.
Au-delà des affaires, Yannick Noah a laissé une empreinte dans la formation sportive au Cameroun. Il habille gratuitement les athlètes de l'Oyebog Tennis Academy avec les équipements du Coq Sportif et a soutenu financièrement la formation en France d'Uma Ngo Bogso, une jeune joueuse de tennis camerounaise repérée à Yaoundé.
Les révélations de Jeune Afrique éclairent ainsi d'un jour nouveau la vie et l'impact de Yannick Noah, tout en soulignant l'importance de ses racines et de ses engagements au Cameroun.