Coup d’État : des généraux surentraînés entrent en scène, un tremblement annoncé

Dans un climat tendu avec des réclamations diverses de la population, dont l’une est de faire revenir l’opposant Maurice Kamto dans la course à la présidentielle d’octobre, Paul Biya a fait plusieurs nominations, par précaution et par peur de perdre son pouvoir. Le président de la République arrive bientôt à l’expiration de son mandat actuel et ces nominations sont certainement l’une de ses dernières actions en tant que chef d’État élu lors du scrutin de 2018.

Ces dernières années, des odeurs de coup d’État se sont fait sentir avec persistance. Mais à chaque fois, l’alerte a pu être entendue et les ardeurs maîtrisées. Paul Biya a échappé à un putsch dans le passé.

Il s’agit de la tentative dans la nuit du 5 au 6 avril 1984. Elle avait pour but de renverser le Paul Biya. C’était un coup d’État commandité par la garde présidentielle, regroupée dans le mouvement "J'ose".

Le processus n’a pas abouti parce que certains hommes, fidèles à Biya, l’ont déjoué. Le leader a donc été maintenu à son poste.

Les jours qui ont suivi, les autorités ont entrepris une série d’arrestations, de jugements et d’exécutions. Des officiers ont été arrêtés et traduits en justice. Des dizaines parmi eux ont été exécutés à Mbalmayo et à Ebolowa.

Depuis, lorsque le régime entend qu’il se susurre un coup d’État, il prend immédiatement des dispositions pour ne pas être surpris, comme la nomination de généraux et le remplacement d’autres.

Une nouvelle installation des généraux a eu lieu et le ministère de la Défense leur demande d’être dignes et disciplinés. Les nouveaux officiers généraux promus par Paul Biya ont officiellement été installés dans leurs fonctions par le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, Joseph Beti Assomo. Plusieurs personnalités civiles et militaires étaient également présentes. Ils vont contribuer à protéger Paul Biya.