Dans un entretien accordé à Jeune Afrique ce 17 janvier 2025, Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), a évoqué pour la première fois ouvertement la possibilité d'une fin de règne de Paul Biya, au pouvoir depuis 1982.
Le ministre du Travail a révélé que le parti au pouvoir se prépare à deux scénarios : soit soutenir une nouvelle candidature du président Biya, soit appuyer un successeur désigné par ce dernier s'il décide de "rentrer au village". Cette déclaration marque un tournant significatif dans le discours du RDPC, traditionnellement fermé à toute évocation d'une transition.
À 92 ans en février prochain, l'âge du président Biya fait l'objet de nombreux débats. Si Owona tente de minimiser ce facteur, le qualifiant de "chiffre objectif", la question de la succession s'impose désormais dans l'agenda politique camerounais.
Le RDPC temporise néanmoins sur l'annonce d'une candidature, renvoyant les discussions à la convocation officielle du corps électoral. Cette prudence traduit les enjeux considérables d'une possible transition après plus de quatre décennies de pouvoir de Paul Biya.
Cette interview historique pourrait marquer le début d'une nouvelle ère politique au Cameroun, le parti présidentiel semblant préparer progressivement l'opinion à un éventuel changement au sommet de l'État.