Coup de tonnerre: le RDPC n'est pas un parti politique...

Rdpc Nord Cameroun3 Image illustrative

Tue, 25 Mar 2025 Source: www.camerounweb.com

Alors que le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) célèbre ses quarante ans d'existence, une voix dissonante vient troubler les festivités. Le journaliste Venant Mboua a lancé une charge virulente contre le parti au pouvoir, affirmant qu'il ne serait pas, juridiquement parlant, un parti politique légalisé.

Dans une publication incendiaire, Mboua retrace l'histoire du RDPC, rappelant ses origines sous le nom d'Union Nationale Camerounaise (UNC) en 1966. "Même les convertis qui changent de nom ne peuvent changer leur âge", ironise-t-il, soulignant que le parti, sous différentes appellations, existe en réalité depuis près de 60 ans.

Le journaliste rappelle les heures sombres de l'UNC, lorsque le président Ahmadou Ahidjo avait contraint tous les partis, y compris les formations anglophones, à se fondre dans ce parti unique. Seuls trois leaders politiques, André-Marie Mbida (PDC), Charles Okala (USC) et Théodore Mayi Matip (UPC), avaient osé résister, payant leur audace par l'emprisonnement et la déportation.

Mais l'attaque la plus cinglante de Mboua porte sur le statut même du RDPC. "Le RDPC n'a pas été légalisé. C'est le seul parti non légalisé de la République", affirme-t-il. Une assertion qu'il étaye en citant d'anciennes formulations officielles qui parlaient du "RDPC et des partis légalisés", comme s'il existait une catégorie à part pour la formation au pouvoir.

Pour le journaliste, cette absence de légalisation expliquerait pourquoi le RDPC fonctionne davantage comme une extension de l'administration que comme un parti politique classique. "On n'adhère pas au RDPC, on est enrôlé, de gré ou de force", lance-t-il, pointant du doigt les pressions subies par les universitaires ou les fonctionnaires pour soutenir le parti.

La conclusion de Mboua est sans appel : "Le RDPC est une arnaque ! Il va disparaître avec son chef de gang". Des propos qui, dans le contexte actuel de tensions politiques, risquent de faire grand bruit.

Cette sortie intervient alors que le parti traverse une période trouble, entre les remous autour de la succession de Paul Biya et les récentes attaques juridiques contre sa direction. Elle pose une question fondamentale : le RDPC peut-il encore prétendre incarner l'avenir politique du Cameroun alors que son propre statut semble flou ?

À l'heure où nous publions ces lignes, le RDPC n'a pas encore réagi officiellement à ces accusations. Les prochains jours diront si cette charge restera un coup d'éclat isolé ou si elle ouvrira un véritable débat sur la nature et l'avenir de la formation au pouvoir.

Une chose est sûre : à l'approche des échéances électorales, la question de la légitimité des partis, et particulièrement de celui qui dirige le Cameroun depuis des décennies, risque de prendre une place centrale dans le débat public.

Source: www.camerounweb.com