Coup de tonnerre: un puissant chef traditionnel crache ses vérités à Paul Biya et demande son départ du pouvoir

Dans un discours rare et engagé, Sa Majesté Sokoudjou Jean Rameau, roi des Bamendjou (Ouest-Cameroun), a lancé un appel solennel à l’unité de l’opposition en vue de la présidentielle du 12 octobre 2025.

"Moi, le Chef Sokoudjou, je demande à tous les Camerounais de s’entendre en un seul homme. Entendez-vous pour faire partir Biya. Il suffit que vous vous entendiez pour mettre une seule personne devant Biya. Lui-même, il va aller se reposer sans qu’on ne le lui demande", a-t-il déclaré, dans un message relayé par DW Afrique.

Alors que près de 17 000 chefferies traditionnelles existent au Cameroun, beaucoup sont accusées de servir le régime en place. Mais Sokoudjou, figure historique ayant connu les luttes pour l’indépendance, rompt le silence.

Le 3 août dernier, il a même reçu une coalition de leaders politiques en quête d’un candidat unique contre Paul Biya, 92 ans, au pouvoir depuis 1982.

Depuis son arrivée au pouvoir, Biya a été intronisé "chef des chefs", un titre symbolique lui conférant une autorité morale sur les chefferies. Pourtant, Sokoudjou refuse cette allégeance, rejoignant ainsi d’autres régions rebelles comme le Nord-Ouest anglophone et le Littoral.

"Certains chefs sont désignés par l’administration pour contrôler leurs communautés", analyse Jean-Baptiste Nzogue, historien à l’Université de Douala.

Avec le rejet de la candidature de Maurice Kamto, l’opposition est plus divisée que jamais. Le message de Sokoudjou pourrait-il relancer la dynamique d’une coalition ?

Une chose est sûre : en défiant ouvertement Biya, ce chef traditionnel prend un risque énorme.