Le Niger s'est réveillé ce jeudi sans son Président Mohamed Bazoum, déchu ce mercredi par la junte militaire. C'est le énième coup d'État que connaît l'Afrique depuis que le long règne des présidents africains et leur complicités avec les occidentaux inquiètent les populations.
Le Président Mohamed Bazoum en a fait les frais au Niger ce 26 juillet. Le président nigérien, Mohamed Bazoum, au pouvoir depuis 2021 et l’un des derniers alliés des Occidentaux dans le Sahel, a été renversé mercredi 26 juillet par des putschistes. Le Niger est un pays connu pour sa longue tradition de coup d’Etat. Arol Ketch évoque le coup d’Etat d’Ibrahim Baré Mainassara.
Le 27 janvier 1996, Ibrahim Baré Mainassara renverse le président élu Mahamane Ousmane pour mettre fin à un blocage institutionnel qui faisait planer sur le Niger l’ombre d’une guerre civile.
Ce putsch est bien accueilli au Niger où les populations en avaient assez des guéguerres entre les politiques et de la paralysie au sommet de l’État dans un paysage économique sinistré ( famine, chômage, accumulation d’arriérés de salaires etc.) . Surtout que le nouvel homme fort du Niger s’engage à ne pas se présenter à des élections futures. Il promet de remettre les institutions de la république en marche et de se retirer.
Ce putsch est favorablement accueilli par la classe politique et la société civile nigérienne. A contrario, le coup de force est condamné par la communauté internationale.
Ibrahim Baré Mainassara qui avait promis de remettre le pouvoir après la transition, organise et remporte dans des circonstances douteuses l’élection présidentielle du 7 juillet 1996. Après ce simulacre de scrutin électoral, celui qui avait été perçu comme un héros lorsqu’il réalisa son putsch pour mettre un terme à la crise politique au sommet de l’État, est désormais confronté à une fronde politique et sociale.
Les nigériens estiment que les élections n’ont pas été transparentes. Quelques mois après son élection, des manifestations de l’opposition et des syndicats s’intensifient pour contester la légitimité du président. Ce qui rappelle que l’élection de Baré n’a rien réglé.
Les problèmes économiques et de démocratisation persistent et les questions touarègues n’ont pas toujours été réglées. Le pays sombre peu à peu dans le chaos : des arrestations arbitraires et sommaires de journalistes et membres de l’opposition se multiplient.
Les bailleurs de fonds suspendent leur aide au Niger, le pays sombre dans la récession économique. Le 9 avril 1999, Baré est tué par la garde Présidentielle dans un coup d’État mené par le major Daouda Malam Wanké. Ce dernier coup d’Etat s’avéra salvateur puisque Daouda Malam Wanké se proclame président du conseil de réconciliation nationale, assure la transition et organise des élections libres et transparentes.
Il revient sur ces putschs dans son livre : 'Les coups d’Etat Salvateurs en Afrique'.