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Le Cameroun s'apprête à reprendre le contrôle de son secteur électrique, selon des informations exclusives obtenues par Jeune Afrique. Le gouvernement camerounais serait sur le point de finaliser le rachat des parts du fonds britannique Actis dans Energy of Cameroon (Eneo). D'après le magazine panafricain, l'opération de rachat des 51% de parts détenues par Actis dans Eneo n'attend plus que l'arbitrage du président Paul Biya. Le dossier aurait été transmis au secrétariat général de la présidence après que les recommandations d'un comité interministériel ont été formulées.
En anticipation de cette reprise, Jeune Afrique révèle que le gouvernement camerounais a lancé un appel à manifestation d'intérêt le 4 septembre pour recruter un consultant. Ce dernier sera chargé de réaliser un audit général et d'élaborer un plan de redressement interne d'Eneo. Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'un plan plus large de redressement du secteur pour la période 2023-2030, validé par la Banque mondiale.
Le magazine souligne plusieurs défis majeurs auxquels le futur propriétaire devra faire face. Parmi ceux-ci, la gestion de la dette est primordiale. Selon Jeune Afrique, Eneo revendiquait 266 milliards de F CFA de dettes à fin 2023, principalement dues à des retards de paiement de l'administration publique. La lutte contre la fraude représente également un enjeu de taille, coûtant environ 60 milliards de F CFA annuellement à l'entreprise. De plus, la modernisation des infrastructures nécessitera des investissements importants pour réhabiliter et moderniser l'outil de production.
Pour redresser la situation, Jeune Afrique rapporte que le gouvernement envisage plusieurs mesures. Le déploiement de deux millions de compteurs prépayés est prévu pour améliorer le recouvrement des factures. Une possible hausse des tarifs de l'électricité pour les ménages est également à l'étude, bien qu'elle ne devrait pas intervenir avant l'élection présidentielle d'octobre 2025, toujours selon les informations du magazine.
Malgré un chiffre d'affaires attendu de plus de 530 milliards de F CFA en 2024, Eneo fait face à des charges d'exploitation croissantes. Jeune Afrique indique que le statu quo tarifaire pèse lourdement sur les finances de l'entreprise, d'autant plus que la compensation tarifaire promise par l'État pour combler le manque à gagner n'est pas versée de manière régulière. Le nouveau plan de gestion devra donc relever ces multiples défis pour assurer la pérennité et l'efficacité du secteur électrique camerounais dans les années à venir.
