La situation au Gabon inquiète une grande partie de personnes (citoyens et observateurs) qui reconnaissent facilement dans les agissements du président Ali Bongo, une volonté malvenue de conserver le pouvoir, même par des voies anticonstitutionnelles. Les spécialistes parlent déjà de coup d’État et on ne peut pas dire qu’ils se trompent.
Les faits sont là, comme présentés ici par le journaliste Rémy Ngono : « Ali Bongo fait un coup d'État au Gabon. Inquiétant ce qui se passe actuellement à huis clos au Gabon. Sous prétexte de combattre la désinformation et ses dangers de déstabilisation, le régime Ali Bongo a non seulement fermé les frontières, instauré le couvre-feu, coupé internet, mais également toutes les chaines d’informations internationales diffusées dans le pays. Ainsi, des chaines comme Africanews, RFI, TV5Monde et France 24 sont coupées des écrans gabonais ».
Rémy Ngono reconnait que c’est « une première dans le pays où les Gabonais n’ont pas eu droit à leur traditionnelle nuit électorale pour vivre la compilation et le dépouillement des voix de l’ensemble du pays. Au contraire, les autorités en place ont imposé un couvre-feu à durée indéterminée de 19 heures à 06 heures ».
C’est donc « une situation qui inquiète de nombreux Gabonais désormais massées chez eux de peur de représailles des forces de l’ordre. Il règne dans le pays, un climat de peur et de terreur. Tous les signes d’un nouveau passage en force d'Ali Bongo comme au pouvoir depuis 14 ans ».
« Rappelons que durant la journée de samedi, l’opposition gabonaise avait dénoncé des fraudes et de nombreux électeurs ont été chassés des bureaux de vote sans avoir voté. Seuls les résultats du vote à l’étranger notamment ceux de France ont été rendus publics donnant l’opposant Albert Ondo Ossa grand vainqueur. Un black-out électoral et désormais médiatique imposée hier soir par Ali Bongo et son gouvernement avant même que ne soient connus les résultats du scrutin de la présidentielle où il veut enchaîner un troisième mandat », conclut Ngono.
Ali Bongo est au pouvoir depuis quatorze (14) ans maintenant. Son homologue Paul Biya (90 ans) lui, il est là depuis bientôt quarante-et-un (41) ans et la question qu’on se pose est si le régime du RDPC pourrait également emboiter le pas à Ali Bongo lorsqu’il sentira les chances basculer du côté de l’opposition ?
Beaucoup d’observateurs croient que si, que justement Paul Biya et ses collaborateurs pourraient faire un forcing politique pour se maintenir encore longtemps au pouvoir, ou installer le successeur désigné qui, sauf changement de situation à la dernière minute, devrait être Emmanuel Franck Biya.
Par le passé, le défunt John Fru Ndi, opposant charismatique, a déjà clamé haut et fort qu’il a été élu président par les électeurs mais que Paul Biya et ses barons ont toujours triché, ou tripatouiller les résultats des votes.
« De sources diplomatiques françaises, l’opposant Albert Ondo Ossa a gagné les élections au Gabon face à Ali Bongo », a écrit récemment le lanceur d’alerte Boris Bertolt. C’est donc dire que Bongo n’a eu d’autres choix que ce passage en force, sapant tout bon sens et brisant le cou aux lois en vigueur dans le pays.
Les internautes les plus avisés estiment que cela pourrait également se produire au Cameroun si Paul Biya et son parti se trouvent acculés comme l’a senti Ali Bongo. « Quelque chose se prépare ici aussi », a commenté un citoyen en réponse au post de Rémy Ngono.