Depuis quelques jours, des informations liées à une supposée audition de Ferdinand Ngoh Ngoh a été abondamment relayée sur les médias sociaux et traditionnels. Mais depuis, des informations contradictoires ont émergé. Le Magazine Jeune Afrique a enquêté sur le sujet. Pour le confrère, il n’en est absolument rien. C’est ce qui ressort d’une enquête publiée ce 2septembre sur le site du Magazine panafricain
« Lancée par un hebdomadaire camerounais, la rumeur d’une audition de Ferdinand Ngoh Ngoh a été reprise fin août par plusieurs médias internationaux, même sans la confirmation officielle du porte-parole du gouvernement. Mais selon les informations de Jeune Afrique, le secrétaire général de la présidence ne s’est jamais rendu au Tribunal criminel spécial (TCS). Une source au palais d’Etoudi assure qu’aucun enquêteur n’a été reçu à la présidence et encore moins au domicile du principal collaborateur de Paul Biya », a souligné Jeune Afrique.
« En revanche, Laurent Esso, le ministre de la Justice, aurait obtenu du chef de l’État l’autorisation de faire parvenir un questionnaire à Ferdinand Ngoh Ngoh. Le document a été élaboré par le Parquet, sous le contrôle de la chancellerie, aux fins d’obtenir du secrétaire général des informations sur les activités de la task force créée à la présidence, en avril 2021, pour gérer le budget de 180 milliards de F CFA de lutte contre le Covid. Cette équipe, qu’il dirigeait, avait mis sous quasi-tutelle les ministères concernés, à savoir la Santé et la Recherche scientifique », précise par contre le confrère.
« Sauf que, face aux soupçons de « malversations financières », des enquêtes judiciaires et administratives ont été ouvertes. Parallèlement, un rapport de la Cour des comptes a relevé de nombreuses irrégularités, dont certaines pourraient donner lieu, selon les magistrats, à des poursuites judiciaires. C’est ainsi que plusieurs ministres, comme Malachie Manaouda (Santé publique) et Madeleine Tchuente (Recherche scientifique et technique) ont été interrogés »,révèle Jeune Afrique.
Le Magazine Jeune Afrique révèle par ailleurs que d’après ses sources au niveau du ministère de la Justice, l’enquête en question serait déjà bouclée.
« L’enquête judiciaire, confiée au TCS, est pratiquement bouclée depuis plusieurs mois. Il ne manquait que l’audition de Ngoh Ngoh, le patron de la task force. Les propos de Jean-ClaudeAyem, l’influent conseiller économique de Paul Biya et principal animateur de cette structure, ont déjà été recueillis.Ce dernier a été auditionné avec les égards réservés aux personnalités en fonction, à l’instar des ministres et autres directeurs généraux entendus dans le cadre du même dossier. En pratique, et dans un souci de discrétion, les enquêteurs sont disposés à se déplacer à la convenance du mis en cause ou du témoin », souligne J A qui conclut que l’envoi de ce questionnaire à Ferdinand Ngoh Ngoh n’augure pas forcément une accélération de la procédure, d’autant que les personnes impliquées sont encore en fonction.