Le leader du Gabon est maintenant un homme 'au chômage'. Ali Bongo a été sauté de son poste de président par des militaires qui ont visiblement bien préparé leur coup. Ils sont venus le cueillir comme une mangue mûre.
À la télévision devant les millions de téléspectateurs qui veulent savoir où ils en étaient, les putschistes ont lu le discours ci-après : « Notre beau pays le Gabon a toujours été un havre de paix. Ce pays traverse une grave crise institutionnelle, politique, économique et sociale.
Aussi, force est d'admettre que l'organisation des échéances électorales dites élections générales du 26 août 2023 n'a pas rempli les conditions d'un scrutin transparent et crédible et inclusif tant espéré par les Gabonaises et les Gabonais. À cela s'ajoute une gouvernance reprochable, imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos.
Ce jour du 30 août 2023, nous Forces de défense et de sécurité réunies au sein du Comité pour la transition et de la restauration des institutions (CTRI), au nom du peuple gabonais et garantes de la protection des institutions, avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place.
À cet effet, les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés. Les frontières sont fermées jusqu'à nouvel ordre. Toutes les institutions de la République sont dissoutes. Notamment le gouvernement, le Sénat, l'Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle, le Conseil économique social et environnemental, le Conseil gabonais des élections.
Nous appelons la population, les communautés des pays frères installées au Gabon ainsi que les gabonais de la diaspora au calme et à la sérénité. Nous réaffirmons notre attachement au respect des engagements du Gabon vis-à-vis de la communauté nationale et internationale. Peuple gabonais c'est enfin notre essor vers la félicité. Que Dieu et les mânes de nos ancêtres bénissent le Gabon ».
Immédiatement, la nouvelle est arrivée au Cameroun comme une traînée de poudre. En Afrique et dans le monde, Paul Biya (90 ans) est le plus vieux président encore en exercice. Malgré le temps qui passe, le 'vieux lion' ne semble pas être pressé de céder le pouvoir.
Tout de même, il n’est pas tranquille, lui et ses collaborateurs, quand il entend qu’un coup d’État s’est produit dans un pays, surtout s’il partage sa longévité légendaire avec le président concerné. Au Gabon, d’abord le père et ensuite le fils Ali Bongo ont régné jusqu’à ce que ce dernier soit attrapé ces dernières heures alors qu’il venait de faire annoncer qu’il a encore gagné les élections que tout le monde sait qu’il a perdues.
Où se trouve Paul Biya en ce moment ? Comment lui et son régime ont-ils réagi en apprenant la nouvelle venue directement du Gabon ? Une décision a-t-elle déjà été prise du côté du palais d’Etoudi ? On peut se poser ces questions qui valent leur pesant d’or.
Le journal satirique Le Popoli s’est contenté de répondre à l’une d’elles à travers un dessin rigolo dont lui seul a le secret. « Je te cherchais pour ton petit déjeuner », phrase prêtée à la première dame Chantal Biya sur l’illustration. Au mari et président Paul Biya de répondre, tête un peu sortie de la pièce : « On a parlé de coup d’État quelque part ? ».
Paul Biya se trouvait dans un bunker censé le protéger contre toute tentative de séquestration. Bien entendu, ce n’est qu’une simple imagination du journal, qui peut être vraie néanmoins.