Crime/ La France confronte son passé colonial au Cameroun : Un rapport historique révélateur

Un moment crucial dans la reconnaissance historique franco-camerounaise s'est déroulé mardi 21 janvier au palais de l'Élysée, où le président Emmanuel Macron a reçu un rapport historique sans précédent sur le rôle de la France au Cameroun durant une période cruciale de 1945 à 1971.

Cette commission mixte pluridisciplinaire, composée de chercheurs camerounais et français, a mené un travail d'investigation approfondi sur "le rôle et l'engagement de la France dans la lutte contre les mouvements indépendantistes et d'opposition" pendant cette période charnière de la décolonisation.

Points clés du rapport :

Le document met en lumière les aspects les plus sombres de la présence française, notamment la sanglante répression contre les nationalistes de l'UPC (Union des Populations du Cameroun). Un événement marquant est l'assassinat de Ruben Um Nyobè, leader indépendantiste, par l'armée française entre 1955 et 1960.

Fait historique, la présidence française a garanti un accès total aux archives françaises, permettant aux chercheurs de travailler sans restrictions documentaires. Cette transparence marque une rupture significative avec les pratiques historiques de non-divulgation.

Contexte diplomatique

La remise de ce rapport s'est déroulée en présence d'une délégation camerounaise de haut niveau, dont Samuel Mvondo Ayolo, directeur de cabinet du président Paul Biya, symbolisant l'engagement des deux pays dans ce processus de vérité historique.

Emmanuel Macron a personnellement salué le "travail scientifique" des chercheurs, soulignant son attachement à la poursuite du "travail de mémoire et de vérité" initié avec le Cameroun.

Perspective historique

Ce rapport s'inscrit dans une démarche plus large de reconnaissance mémorielle initiée par le président français, qui a également commandé des travaux similaires sur le génocide des Tutsi au Rwanda et le passé colonial en Algérie.

Prochaines étapes

Avant sa publication officielle, le rapport doit encore être remis au président camerounais Paul Biya, marquant une étape cruciale dans la reconnaissance des traumatismes coloniaux.

Un geste diplomatique fort qui pourrait contribuer à réparer les blessures historiques entre la France et son ancien territoire colonial.