Une nouvelle affaire macabre vient de secouer la ville de Moloundou, dans l'Est du Cameroun. Selon les informations rapportées par le journaliste Boris Bertolt, un jeune homme, dont l'identité n'a pas encore été établie, a été retrouvé mort. Les circonstances de ce meurtre sont particulièrement choquantes : le corps de la victime a été mutilé, ses organes génitaux ayant été prélevés. Les enquêteurs privilégient actuellement la piste du trafic d'organes, une pratique malheureusement récurrente dans la région.
Ce tragique incident s'inscrit dans un contexte plus large de trafic d'êtres humains, et plus particulièrement d'enfants, qui sévit au Cameroun et dans toute l'Afrique centrale. L'Institut pour les Droits de l'Homme et Développement en Afrique (IHRDA) a récemment tiré la sonnette d'alarme sur l'ampleur croissante de ce phénomène.
Selon l'IHRDA, les enlèvements et le trafic d'enfants ont connu une hausse significative ces dernières années. Les victimes sont souvent exploitées dans le commerce du sexe, le trafic d'organes, ou contraintes à la mendicité, au vol et au transport de drogue. Les trafiquants, parmi lesquels on trouve des "couples sans enfants" et des "hommes d'affaires", n'hésitent pas à déplacer leurs victimes loin de leurs localités d'origine, compliquant ainsi les recherches et les secours.
L'affaire de Kiossi, survenue le 3 mars 2018, illustre l'horreur de ce trafic. Trois corps d'enfants âgés de deux, quatre et sept ans ont été découverts dans un véhicule à la frontière avec le Gabon et la Guinée Équatoriale. L'enquête a révélé que ces enfants avaient été enlevés, drogués, puis tués avant d'être transportés. Cette affaire a conduit à l'arrestation de quinze suspects, soupçonnés d'appartenir à un réseau opérant dans plusieurs pays d'Afrique centrale.