Depuis quelques jours, l’activiste Ramon Cotta a disparu. Il a été enlevé par les services secrets camerounais au Gabon. Le dernier signe de vie de lui; c’est une vidéo à la frontière entre le Cameroun et le Gabon.
Cette disparition est à prendre au sérieux car ce n’est pas la première que des citoyens camerounais sont enlevés par des sbires et qu’on entendra plus jamais parler d’eux. C’est le cas du capitaine Guerandi Mbara .
Le capitaine Guérandi Mbara était un militaire et homme politique camerounais. Il est l’un des acteurs clés du Coup d’Etat manqué du 6 Avril 1984. Le capitaine Guérandi est l’objet deux mois durant, d’une véritable chasse à l’homme, une traque.
Ce stratège réussit à quitter le Cameroun in extremis pour le Burkina Faso où il est accueilli par ses amis Blaise Compaoré et Thomas Sankara.
Depuis ce coup d’Etat manqué, Guérandi Mbara est devenu l’ennemi d’Etat numéro du régime de Yaoundé ; le savoir vivant, empêchait le régime de dormir. Guérandi Mbara était formel : « le régime de Yaoundé ne tombera que par la force des armes ».
Depuis ses multiples lieux d’exil, Guérandi Mbara mène des réflexions et met en place des stratégies pour faire tomber le régime de Yaoundé.
L’homme va échapper à plusieurs tentatives d’assassinat commandités par les services Camerounais et étangers. C’est la naissance du mythe de l’invincibilité de Guérandi Mbara.
A force de réflexions et de consultations, Guérandi a élaboré une stratégie et a trouvé des hommes solides pour l’accompagner dans son aventure. En 2012, Guérandi Mbara entre en contact avec le truculent marchand d’armes Georges Starckmann.
Personnage sulfureux qui se vend au plus offrant, Starckmann a enregistré les différentes entrevues avec Guerandi ; ils envoient les vidéos au régime de Yaoundé et fait monter les enchères : soit vous me donnez 20 fois plus que ce Guerandi me propose et je vous aide à le liquider ; ou alors je vends les armes à Guerandi et peu importe ce qui arrivera.
Cette proposition est du pain béni pour les autorités de Yaoundé qui avec leurs pieds nickelés mal formés ont lamentablement échoué à maintes reprises à éliminer le capitaine Guérandi.
Le régime de Yaoundé accepte l’offre de Starckmann.
Pour réaliser la funeste mission, celui-ci décide de faire appel à un colonel portugais à la retraite, un certain José Alberto Fernandes Abrantes, et empoche au passage une confortable avance de 350 000 euros sur les 500 000 qu’il doit toucher en guise de commission.
Abrantes a élaboré son plan macabre. Il demande à Guérandi de quitter Ouagadougou pour venir à sa rencontre à Porto au Portugal afin qu’avec son jet privé, ils aillent ensemble en Russie pour choisir les types d’armes qui pourraient l’ intéresser.
Face à son intransigeance et sa détermination, les faucons du régime décident d’implémenter l’option ultime : « éliminer Guérandi Mbara ». Le régime de Yaoundé paie alors des barbouzes pour réaliser la sale besogne.
Le régime de Yaoundé accepte l’offre de Starckmann. Pour réaliser la funeste mission, celui-ci décide de faire appel à un colonel portugais à la retraite, un certain José Alberto Fernandes Abrantes, et empoche au passage une confortable avance de 350 000 euros sur les 500 000 qu’il doit toucher en guise de commission.
En réalité, il s’agit de kidnapper Guérandi et de le ramener mort ou vivant au Cameroun pour qu’il soit liquidé sur place.
Lorsque Guérandi pénètre dans l’avion affrété par les sbires à la solde du régime de Yaoundé, on lui injecte un violent sédatif ; il tombe et est inanimé. Le colis est neutralisé ; il faut à présent le livrer.
Cap sur Douala. L’avion atterrit nuitamment à l’aéroport de Douala. On n’entendra plus jamais parler du capitaine Guerandi Mbara.
Nous exigeons de la lumière sur l’arrestation de Ramon Cotta
Je raconte l’histoire du capitaine Guerandi Mbara mon livre : “Rivière de sang : Enquêtes sur les morts non élucidées qui ont marqué le Cameroun”