C’est un chant de réconciliation entonné par Bapooh Lipot et l’ambassadeur de France peuple camerounais va-t-il les suivre ?
Pour Christophe Guilhou, « sont en fait trois piliers clés de notre engagement pour la réconciliation des mémoires« .
En insistant sur ces trois notions au cours de son discours à l’inauguration du monument dédié à Ruben Um Nyobè, l’ambassadeur de la France au Cameroun, a joué les assassins repentis. Lui qui posait ainsi un acte pour le moins fort. Un haut représentant ce la France, pays qui a commandité et organisé l’assassinat du secrétaire générai de l’Union des populations du Cameroun (Upc) un 13 septembre 1958.
Dans un contexte de guerre dépendance marquée par une violence extrême des forces françaises. 64 ans après l’assassin at de l’âme de ce combat la France a ainsi eu l’occasion de faire le deuil à sa manière. Avec les descendants de la victime.
«Ruben Um Nyobe incarne une histoire collective marquée par la confrontation, la gravité et la violence», a-t-il reconnu. Mais «pour cela, nous nous devons de « dépasser un passé qui ne veut pas passer», a lancé le diplomate français.
«Ce monument en rappelant à nos consciences les pages tragiques de notre passé commun, représente une injonction à construire ensemble un avenir fondé sur l’égalité, le respect mutuel, et la fraternité», a-t-il argumenté. À Boumnyebel, non loin de Libel li ngoï, le lieu où le leader de l’Upc a connu une fin tragique du fait de la France qui a commandité et organisé sa disparition.
Une main tendue déjà acceptée d’office par Robert Bapooh Lipot un des successeurs du Mpodoi. «La France a franchi un grand pas ouvrant pour ainsi dire la voie à la construction dune nouvelle conception de sa Coopération avec le Cameroun», salue celui-là même qui a eu l’idée d’ériger un monument en hommage à cet illustre Nationaliste de la première heure.
À cet effet, «j’invite tous les militants et sympathisants de l’Upc, le peuple camerounais dans son ensemble, à révolutionner son regard sur la France afin de saisir cette main tendue de ce peuple dont certains filles et fils ont aussi lutté pour libérer le Cameroun», a-t-il poursuivi.
Pour le Secrétaire générai de la faction de TUpc reconnue par Administration territoriale, «l’Upc est prête à pardonner et à préparer les cœurs à une réconciliation en Ce les deux Nations pour une meilleure coopération enrichissante et promotrice du respect de la dignité et de la souveraineté de nos peuples respectifs», invitant l ensemble des Camerounais à adhérer à cette voie.
«Le passé c’est le passé; la vie c’est devant», soutient-il «Um Nyobè est mort pour une question qui est érigée en cause», a rappelé Robert Bapooh Lipot
Débat et polémique
Bapooh Lipot qui se dispute le leadership actuel du Parti du crabe avec plusieurs autres tendances de la faction du Parti historique jadis dirigée par Augustin Frédéric Kodock ; et qui a essayé de frapper ce grand coup à travers cet ouvrage. Et c’est à cet effet que l’homme pense que la question concerne tous les Camerounais qui doivent construire ensemble leur destin commun.
«Ruben Um Nyobè fut assassiné et son Sang versé, teSe une larve ardente a vaincu et brisé les chaînes pour que le Cameroun sot uni et Indépendant», a souligné Bapooh Lipot Mais une indépendance que l’homme voit aussi dans te sais de la libération des chaînes du passé.
Revendiquant une action dont il a entame les négociations en février 2014. L’homme déclare avoir expliqué à lex ambassadrice de France Christine Robichon «la nécessité pour la France de s’ouvrir au Dialogue et au Pardon, afin d’assumer les massacres commis par son Armée au Cameroun pendant la colonisation».
Condition posée pour tourner la page. L’ennemi d’hier la suivi. Alors «à ce titre, l’Upc est prête à pardonner et à préparer les cœurs à une réconciliation entre les deux Nations pour une meilleure coopération enrichissante et promotrice du respect de la dignité et la souveraineté de nos peuples respectifs», dame-t-il
C’est un appel qui a déjà commencé à diviser. Des voix sur les réseaux sociaux dénoncent l’attitude de Bapooh Lipot et la « lâcheté » de la France à ne pas s’assumer véritablement. France qui refuse toujours d’endosser toute la responsabilité des crimes passés.
« L’histoire partagée par le Cameroun et la France est complexe. Pour autant elle est aujourd’hui, et elle demeurera, une profonde histoire d’amitié. Merci de m’avoir donné l’occasion aujourd’hui de vous confirmer qu’entre amis, l’on peut tout se dire », a-t-il soupiré.
C’est certainement un sujet de débat au sein de l’opinion publique. Le débat sur la place pudique devrait donner le la de cette «campagne».