• Les crimes ont eu lieu la semaine dernière
• La première attaque aurait eu lieu à Monengombo
• Les deux femmes sont mortes en l’espace de trois jours
Cependant, des enquêtes sont actuellement en cours pour identifier les véritables auteurs des actes commis la semaine dernier dans le Nyong et Mfoumou. En l’espace de trois jours seulement deux femmes ont trouvé la mort et leurs organes ont été enlevés.
La première attaque aurait eu lieu à Monengombo où la victime a été retrouvée morte avec une cage thoracique vide. Il a été vidé par les assaillants.
Le second aurait eu lieu le samedi 16 juillet, lorsqu'une autre femme a été mortellement poignardée et son cœur arraché.
Entre-temps, des doigts accusateurs ont été pointés sur les élites de cette communauté puisque selon les locaux, de tels organes sont indispensables à certaines pratiques obscures destinées à maintenir différents postes de responsabilité dans la société.
En 2021, les habitants du quartier Ekounou, dans le 4ème arrondissement de la ville de Yaoundé, avaient été frappés par le phénomène des crimes rituels. Le corps sans vie d’une adolescente, âgée entre 18 et 19 ans, avait été découvert dans la matinée du 23 mai 2021 au lieudit «deux chevaux».
Selon les premiers témoins qui ont alerté les sapeurs-pompiers et les services de la gendarmerie, «la dépouille a été amputée de quelques organes internes et génitaux».
D’après ces riverains, «le corps qui a fait plusieurs heures à cet endroit aurait été abandonné dans la nuit du 22 mai au 23 mai. La dépouille a été marquée par de profondes entailles, et plusieurs organes avaient été prélevés».
Cette découverte macabre est loin d’être isolée. Des cas similaires ont été enregistrés dans deux autres départements de la région du Centre. Le 19 mai 2021, dans le la ville de Nkoteng, département de la Haute Sanaga, le corps sans vie de Francine Ngah, huit ans, avait été découvert au lieu-dit Camp Nanga. D’après le grand-père maternel de la défunte, la fillette, qui était inscrite à l’école publique du Camp Nanga, avait été enlevée par ses bourreaux la veille, alors qu’elle était allée puiser de l’eau à la source. Son cœur a été retiré par ses bourreaux.
Dans le département de la Mefou et Afamba, c’est le corps mutilé d’un garçon de 10 ans qui a été découvert. Selon Mutations, cela faisait quelques années que l’on n’avait plus enregistré autant d’assassinats suivis d’un prélèvement d’organes en un laps de temps au Cameroun. «En effet, entre novembre 2012 et janvier 2013, une vingtaine d’adolescents et jeunes femmes avaient été tués à Yaoundé, plus précisément dans les quartiers Mimboman, Biteng et Nkoabang», peut-on lire.
Interrogé sur ce phénomène qui prend de l’ampleur et qui inquiète les populations, Paul Abouna, Maître de conférences en anthropologie à l’Université de Yaoundé I, soutient que «tout tend à montrer que ces crimes sont rituels. Tout, c’est-à-dire, le contexte, le prélèvement des organes et la nature des organes prélevés ou amputés, pas seulement les membres».
Pour l’anthropologue, «les différents cycles de ce phénomène s’expliquent par le contexte: politique et sécuritaire. Pour le cas spécifique de cette dernière occurrence, le contexte de Covidgate et de ce que d’aucuns appellent la «fin de règne» sont suffisamment pertinents pour l’expliquer».