Crise anglophone: Ferdinand Ngoh Ngoh monte au créneau

Il demande à M. Fame Ndongo de bien vouloir recouper cette information

Tue, 21 Dec 2021 Source: L’Indépendant

Dans un courrier du 13 décembre 2021 ayant fuité sur les réseaux sociaux, le ministre d’Etat, Sg/Pr demande au ministre d’Etat Minesup d’enquêter sur les enseignants des Universités de Buea et Bamenda.

Dans sa lettre, portant objet «soupçon d’apologie du sécessionnisme», le ministre d’Etat,secrétaire général à la présidence de la République (Sg/Pr) Ferdinand Ngoh Ngoh est formel : «Des informations parvenues à la présidence de la République font état de ce que certains enseignants des Universités de Buea et de Bamenda, soutiennent la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest,à travers des messages, des discours ou déclarations faisant l’apologie du sécessionnisme dans le cadre de leurs enseignements», indique-t-il au ministre d’Etat,ministre de l’Enseignement supérieur.

Dans la foulée, M. Ngoh Ngoh demande à M. Fame Ndongo de bien vouloir recouper cette information et, le cas échéant, «diligenter une enquête à ce sujet en liaison avec les services spécialisés compétents». Le ministre Sg/Pr dit attendre les conclusions issues des enquêtes pour «la Très haute information du président de la République».

A son tour, le ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur a saisi la vice-Chancellor de l’université de Bamenda, à travers une correspondance du 16 décembre 2021, portant objet «mise à disposition du répertoire téléphonique actualisé du personnel enseignant de l’université de Bamenda». «J’ai l’honneur de vous savoir gré des dispositions qu’il vous plairait de prendre, à l’effet de me faire tenir, dans les brefs délais, le répertoire des contacts téléphoniques et électroniques de tous les personnels enseignants et administratifs en service dans votre institution universitaire^, écrit le Minetat/ Minesup. Comme quoi, les enseignants de l’université de Bamenda vont bientôt^être «cuisinés».

La loi pénale a défini la sécession comme le fait «en temps de paix (d’entreprendre) par quelque moyen que ce soit de porter atteinte à l’intégrité du territoire». Pris sur ce prisme, le masque de certains enseignants acquis à la cause sécessionniste pourrait bien tomber. L’on sait par ailleurs que dix enseignants et responsables d’éducation ont été kidnappés puis libérés en septembre dernier. Au-delà des rançons exigées à chaque fois, certains enseignants ne seraient-ils pas eux aussi derrière le phénomène de kidnapping qui bat son plein ces derniers temps dans les universités des zones anglophones ? A voir.

Source: L’Indépendant