Vers la fin des années 1960, la France fait face à une grave crise de ressources énergétiques. L’ex-Southern Cameroon est une zone très riche en pétrole. Tout comme le Delta du Niger où sévit la fameuse guerre de sécession du Biafra. La France apporte son soutien aux rebelles biafrais espérant avoir accès au pétrole qui y git. Mais Ahidjo refuse catégoriquement que le Cameroun serve de base arrière aux soutiens à la guerre de sécession du Biafra, craignant une contagion dans la zone anglophone du pays.
En 1969, Ahidjo est invité en France au palais de l’Elysée par le général de Guaulle. Il s’entend dire par ce dernier : « « Vous devez cesser d’enseigner l’anglais à vos compatriotes; si vous continuez d’enseigner l’anglais, vous aurez un pays divisé ». C’est ainsi qu’en mai 1972, en violation de l’article 47 de la constitution fédérale du Cameroun du 1er septembre 1961, Ahmadou Ahidjo organise un référendum en vue de faire du Cameroun un Etat unitaire.
Son successeur Paul Biya a consolidé cet « acquis » en changeant l’appellation « République unie du Cameroun » en « République du Cameroun » (c’est-à-dire l’ex-Cameroun sous-mandat français) en janvier 1984. On comprend pourquoi Paul Biya se refuse à toute idée d’autonomisation des Régions du Cameroun car l’hypercentralisation du pouvoir et la phagocytose de la zone anglophone du pays servent les intérêts de ses maîtres français qui ont les yeux rivés sur le pétrole qui git dans cette zone.