Olivier Bile, Président de l’Union Pour la Fraternité Archives
Le leader de l’Union pour la fraternité et la prospérité (UFP), estime que la logique de la stigmatisation et la logique de la condamnation ne sauraient aider à résoudre le problème.
L’Union pour la Fraternité et la Prospérité (UFP), parti dirigé par Olivier Bilé propose au Chef de l’Etat de mettre sur pied une commission pour une descente dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. « Face à l’impasse radicale vers laquelle cette affaire a amené le pays tout entier et considérant les périls incalculables auxquels la nation est désormais exposée, je me rends disponible ici et maintenant pour diriger une médiation ouverte qui se révèle aujourd’hui indispensable », indique le théoricien du « foyisme » politique. Olivier Bilé appelle le Président de la République à prendre un décret de mise en place de cette commission de médiation.
Le leader de l’UFP propose un programme de médiation en cinq points parmi lesquels : constituer la totalité de l’équipe de médiation en désignant les autres membres ; préparer et organiser le grand dialogue nationale ; organiser une consultation populaire sous la forme d’un référendum sur le thème sur la forme de l’Etat désirée par les camerounais de la partie anglophone.
L’UFP clame avoir pris la parole dès le 6 décembre 2016 pour appeler à l’attention des dirigeants de la communauté nationale sur la crise anglophone et pour donner des pistes de solution. Le parti dit être revenu à la charge en février 2017 lorsque Paul Ayah Abine et les leaders du consortium avaient été arrêtés. « Nous avions appelé à cette époque là à ce qu’internet soit rétabli et nous avions préconisé un certain nombre de mesures que le Gouvernement devait prendre pour résorber la crise », explique Olivier Bilé. « Ce qu’il faut regretter en ce moment, ajoute-t-il, c’est la logique de stigmatisation, la logique de condamnation permanente qui ne résout pas le problème. Le problème aujourd’hui a atteint un niveau extrême et si on m’avait écouté dès le départ, on n’en serait pas là aujourd’hui ».
L’absence du président de la République du Cameroun que décrient plusieurs leaders de l’opposition ne saurait l’empêcher de prendre cette décision urgente de son point de vue. « Absence physique ne signifie pas que le président de la République ne peut pas prendre connaissance de ce qui se passe dans le pays. Il ne me parait pas judicieux en ce moment de rentrer dans des petites polémiques, dans de petits propos politiciens. Ce n’est pas le moment. Le moment aujourd’hui c’est de considérer que même si le président se trouve sur la planète mars, il a la possibilité d’être renseigné par rapport aux propositions que nous faisons. Ce qui nous intéresse ici c’est la suggestion que nous faisons et qui constitue de notre point de vue la seule porte de sortie, la seule possibilité pour notre pays de retrouver la stabilité », défend-il.
Olivier Bilé n’est pas le premier homme politique camerounais à se voir assurer avec succès une médiation dans le cadre de la crise dite anglophone. La semaine dernière, Cabral Libii, initiateur de l’opération « 11 millions d’inscrits sur les listes électorales » avait déjà fait une proposition similaire la semaine dernière.