Crise anglophone: Pr Manassé Aboya applaudit la déclaration de guerre de Biya

Manassé Aboya selon lui, Paul Biya a le plein droit d'opposer la force face à la barbarie

Thu, 7 Dec 2017 Source: cameroun-info.net

L’universitaire condamne l’attitude des politiciens camerounais qui à son avis «souhaitent que le pire puissent arriver au Cameroun».

Le professeur Manassé Aboya Endong applaudit la déclaration de guerre de Paul Biya aux « terroristes » de la zone anglophone du Cameroun. Le politologue a déclaré le 3 décembre 2017 au cours de l’émission Canal Presse (Canal 2) qu’il était important que le pays riposte aux attaques que ses forces de défense et de sécurité ont subi ces jours-ci. « Il s’agit de la barbarie. A la barbarie il faut opposer la force de l’Etat. Et nous allons dans une situation extrêmement catastrophique pour la stabilité de notre pays qui est déjà affaibli par différents fronts », justifie-t-il.

Manassé Aboya croit que le Cameroun fait face à des assaillants qui lui font la guerre. Des assaillants clairement identifiés selon lui. « Or contrairement à ce que les gens pensent le président dit que les choses sont désormais claires mais vous savez que d’un côté ce n’est pas la population anglophone. Il s’agit du Southerns Cameroon Ambazonia consortium front action. C’est quelque chose de constituée en force militaire. Nous sommes dans une guerre ouverte entre deux entités opposées. C’est-à-dire entre une armée républicaine et une armée d’insurgés qui défile en tenue militaire. Et à partir de ce moment-là est-ce qu’un chef d’Etat séreux peut s’empêcher de prendre des mesures conséquentes ? », poursuit l’intellectuel. Qui se montre déçu par l’attitude des hommes politiques. Il estime qu’ils ne sont pas assez solidaires du président de la République dans cette nouvelle épreuve.

« C’est une déclaration de guerre qui devait mobiliser tous les politiques. Moi je suis surpris. Quand il y a eu les attentats de Paris vous avez vu toute la classe politique mobilisée derrière leur président pour combattre un péril qui menace la stabilité de l’Etat, qui menace la fierté de la France. Je suis surpris que parce que les uns et les autres ont des calculs politiciens souhaitent que le pire puisse arriver au Cameroun parce que c’est un président qui est là. C’est un moment solennel, important, pour que tous ceux qui aiment le Cameroun, puissent effectivement le montrer à travers une mobilisation contre un ennemi déclaré du Cameroun. Il ne s’agit pas d’un problème politique. Il s’agit de la survie de la République. Les gens vont ranger d’abord leurs ambitions politiques », suggère l’ancien enseignant des universités de Douala et Dschang. Il dénonce « une dérive politicienne extrêmement grave qui indique que la culture politique a foutu le camp ».

Source: cameroun-info.net