Selon le bihebdomadaire Repères paru ce 16 octobre 2017, le torchon brûle entre l’archevêque de Douala et le président de la Conférence Episcopale National du Cameroun (CENC), Mgr Samuel Kleda, et le Cardinal Christian Tumi. La rupture semble consommée.
Les deux personnalités religieuses ne s’accordent plus sur la posture à adopter face à la crise anglophone dès lors que le Cardinal analyse la situation sous le prisme de ses origines (Christian Tumi est originaire du département du Bui, cheflieu Kumbo où il est né le 15 octobre 1930 à Kikaikelaki, ndlr). Certains observateurs parlent même d’«une déchirure» entre deux autorités morales ayant toujours adopté des postures communes face aux agissements du pouvoir de Yaoundé. Et qui se connaissent depuis de nombreuses années, ont toujours été en phase.
Cependant, la dernière actualité qui empreint les dissonances observées entre le Cardinal et «son filleul» est le recadrage des évêques de la Province ecclésiastique de Bamenda au sujet des évènements du 1er octobre 2017 dans les Régions du Nord-ouest et du Sud-ouest par Mgr Samuel Kleda.
En effet, au terme d’une rencontre conduite par l’évêque de Kumbo, et président de la Province épiscopale de Bamenda, Mgr George Nkuo, ces évêques, tout en condamnant les activités des groupes de jeunes dans les rues, avaient commis le 04 octobre 2017 un communiqué dans lequel ils utilisaient les termes «génocide», «épuration ethnique» et «usage irresponsable d’armes à feu contre les civils désarmés». Une sortie pas du tout appréciée par la CENC et son président Mgr Samuel Kleda.
Dans une contre-offensive en date du 06 octobre 2017, cette instance expose sa position : «Nous, évêques du Cameroun, condamnons fermement la violence d’où elle qu’elle vienne». Sur la position de l’église catholique au Cameroun, Mgr Samuel Kleda indique sur les ondes de RFI que «Quand nous disons que nous dénonçons cela avec la dernière énergie, c’est parce qu’il y a eu des morts. Nous dénonçons cela avec la dernière énergie. C’est sûr que les conditions se radicalisent mais, il faut voir l’intérêt du pays ! Dans notre lettre, nous avons appelé à l’unité».