Crise anglophone: l’ONU vient en aide aux anglophones avec 8 milliards

Crise Anglophones Des Militaires Un plan d'urgence de 8 milliards a été adopté par les Nations Unies

Mon, 4 Jun 2018 Source: intel2strat.com

Proposé par le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des affaires humanitaires (OCHA) en collaboration avec les partenaires humanitaires à l’appui du gouvernement camerounais, le Plan de réponse d’urgence publié le 28 mai 2018 plante les grands axes des besoins des victimes de la crise dite « anglophone » dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.

Les régions d’expression anglaise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest connaissent depuis 2016 une instabilité sociale émaillée de violences avec un impact négatif sur les tissus socio-économiques. Selon ce plan, la crise a progressivement mué en insécurité et une violence armée dès novembre 2017. De nombreux villages ont subi d’importants dégâts matériels et de nombreuses familles ont abandonné leurs logis pour trouver refuge dans les forêts ou dans les villes et villages voisins. D’après le même plan d’urgence, la crise a causé des vagues importantes de déplacement dans les départements de la Meme (135 000 déplacés), de la Manyu (15000 déplacés), de la Boyo (3000), de la Momo (3000) et du Ngo-Ketunja (4000).

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L’escalade de la tension et la multiplication des foyers d’hostilité entre les groupes armés et les forces de défense et de sécurité ont affecté les populations civiles, contribuant ainsi au déplacement de 160 000 personnes à l’intérieur des deux régions qui comptent près de 16% de la population totale. Du fait de la dégradation rapide et évolutive du climat sécuritaire avec comme corollaire un déplacement important, des préoccupations liées à leur protection, la perte des moyens de subsistance et l’absence de perspective à court et à moyen terme, l’ONU prescrit donc la mise à disposition de la somme de 15 152 000 USD pour apporter des réponses sectorielles.

Pour la construction des abris d’urgence et l’approvisionnement en kits abris, l’institution onusienne requiert la somme de 4.6 millions de dollars. Concernant l’eau, l’hygiène et l’assainissement, elle prévoit 1.8 million de dollars pour la distribution des kits WASH, la réhabilitation en urgence des points d’eau ainsi que la sensibilisation. Pour ce qui est de l’éducation, un budget de 750 000 dollars est nécessaire pour la réhabilitation des salles de classes, l’achat et la distribution des fournitures scolaires aux élèves tout comme l’organisation des activités récréatives et de protection de la petite enfance.

Se référant à la protection des déplacés, ce plan prévoit une enveloppe de 2.2 millions de dollars pour développer et mettre en œuvre un mécanisme de profilage et un monitoring de protection. Concernant l’aspect sanitaire, l’OCHA a besoin de 2.7 millions pour approvisionner les formations hospitalières, déployer en urgence un personnel capable de gérer les traumatismes de guerre et assurer des services de base. Concernant la sécurité alimentaire, 3 millions de dollars seraient nécessaires pour la distribution générale des vivres aux personnes déplacées ainsi que la distribution de semences de maïs, de soja et de l’outillage agricole.

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Pour recueillir ces fonds, le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des affaires humanitaires envisage quatre moyens. Le premier est l’aide du fond central d’intervention pour les urgences (CERF). Ce fond fournit un financement immédiat pour une action humanitaire vitale au début des situations d’urgence. Pour ce qui est du deuxième, il est constitué de dons en nature ou en services.

Le secrétaire général encourage le secteur privé à aligner les efforts de réponse avec les Nations Unies afin d’assurer la cohérence des priorités. Quant au troisième moyen, il est constitué de soutien public, du plaidoyer commun et de l’application des solutions innovantes, l’institution onusienne appelle les particuliers à soutenir les familles et les communautés touchées en étant acteur sur le terrain. S’agissant du dernier moyen de soutien, il s’agit des contributions via le Financial Tracking Service (FTS).

Pour rappel, plusieurs plans de réponse d’urgence ont déjà été mis en œuvre au Cameroun. Entre 2015 et 2016, les réfugiés centrafricains localisés dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua en ont bénéficié et entre 2016 et 2017, un autre a été implémenté dans la région de l’Extrême-nord en faveur des victimes des exactions du groupe terroriste Boko-Haram.

Source: intel2strat.com