Elles viennent des arts, de la culture, du monde économique, de la diplomatie et de l’éducation. 42 personnalités ont décidé de mettre en place un Groupe de Réflexion et d'Initiatives Citoyennes (GRIC) pour ouvrir le débat sur la crise en cours au Cameroun.
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« La situation est bloquée au Cameroun. On ne peut pas laisser la seule réponse aux militaires. Il faut ouvrir le débat avec une médiation citoyenne, que toute la société se sente impliquée et pas seulement les mandatés », explique l’écrivain Eugène Ebodé, un des instigateurs de la plateforme, donnant pour exemples de crises les violences en zones anglophones et ce que les membres du GRIC qualifient de » tensions régionalistes ou particularistes, au Cameroun ou ailleurs ».
Dans son dernier rapport publié le 12 juin, l’ONG Amnesty International a dénoncé la gestion de la situation en zone anglophone. « La population est prise entre deux feux, entre le marteau et l’enclume: entre les violations des droits de l’Homme et les crimes commis par les forces de sécurité, et la violence des séparatistes armés qui s’en prennent également aux citoyens ordinaires », a notamment estimé Ilaria Allegrozzi, chercheuse au sein de l’ONG. Des accusations que le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a qualifié de « grossiers mensonges » lors d’une conférence de presse jeudi.
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« Périls tribalistes »
Parmi les signataires, on retrouve pour le moment les écrivains Pabé Mongo, et Gaston-Paul Effa ou encore la musicienne Sissy Dipoko. Une pétition ouverte au public va être lancée dans les prochains jours. « Nous, les signataires de la présente pétition, n’aspirons à rien d’autre qu’à un retour au calme au Cameroun. Aucun d’entre nous n’est candidat à une élection ou n’ambitionne d’y prendre part. Nous ne soutenons aucun candidat et entendons conserver notre entière liberté de conscience comme d’appréciation. Toutefois, nous envisageons de formuler des réflexions et de publier en toute impartialité des contributions », lit-on dans le communiqué annonçant le lancement du GRIC.
Se disant « préoccupés par la virulence du débat public au Cameroun et par la montée des périls tribalistes » les fondateurs du GRIC définissent le groupe comme indépendant « de toute structure politique ou confessionnelle ».
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Sur la plateforme figureront donc tribunes et autres articles d’opinion mais aussi, explique Eugène Ebodé, des analyses détaillées des programmes des candidats. Alors que des consultations viennent de débuter au parlement camerounais pour statuer sur une prorogation d’un an du mandat des députés, ce qui acterait le report de facto des législatives prévues cette année, l’élection présidentielle doit avoir lieu avant la fin 2018.