Dans une lettre adressée le 26 juin dernier au Secrétaire d’Etat Rex Tillerson, 2 membres de la chambre des représentants du Congrès américain demandent au Département d’État de prendre des actions face à la situation qui prévaut dans les régions anglophones du Cameroun.
Alors que le procès des leaders anglophones et de leurs coaccusés vient de connaitre un nouveau report pour le 26 juillet devant le Tribunal militaire de Yaoundé, le sujet préoccupe les membres congrès américain.
En effet, dans une lettre adressée au Secrétaire d’État le 26 juin dernier, relayée par Sans Détour en kiosque lundi 3 juillet 2017, Anthony G. Brown et Jamie Raskie, membres du Congrès américain, s’étonnent du silence du Département d’État, qui fait office du ministère américain des Affaires étrangères, face à ce qu’il est convenu d’appeler la crise dans les régions anglophones du Cameroun.
La lettre dénonce la vague d’arrestations dont ont été victimes les membres de la communauté anglophone depuis le déclenchement de la crise en novembre 2016. Selon toute vraisemblance, les 2 parlementaires s’appuient sur un article publié par le très sérieux «Washington Post» le 2 juin 2017, qui fait état d’une centaine de personnes arrêtées depuis que les membres de la communauté anglophone ont manifesté pour dénoncer leur marginalisation en novembre 2016.
Le journal aurait fait état de 4 personnes qui seraient décédées à la suite des répressions de ces manifestations par les forces de l’ordre. Des chiffres à confirmer tout de même, puisqu’on sait qu’au niveau du tribunal militaire de Yaoundé, ils sont une trentaine d’activistes à être poursuivis dans le cadre de cette affaire.
Néanmoins, selon le pamphlet, la situation des activistes anglophones préoccupe les quelque 13 000 résidents de l’État du Maryland nés au Cameroun, dont sont vraisemblablement issus les 2 membres du congrès signataires de la missive, qui, après s’être offusqués du silence du département d’État sur le sort de cette minorité, incitent le Département d’État à prendre des actions qui s’imposent: «We hope you will take appropriate actions», espèrent-ils, avant de poursuivre:
«We respectfully request a response from the Departement regarding any action it intends to take to adress the political and humanitarian situation unfolding in Cameroon, particulary regarding any circunstance of excessive force being directed on the Anglophone community», concluent les deux parlementaires, qui terminent leur correspondance par l’attente de la réponse de Rex Tillerson.
À en croire Sans Détour, le Département d’État n’a pas encore répondu à cette requête des 2 membres du Congrès. La semaine dernière, le Tribunal militaire de Yaoundé, devant lequel le procès des activistes anglophones est ouvert, a renvoyé la cause au 27 juillet 2017.
«D’ici à là, la diplomatie pourrait entrer en scène pour le dénouement de cette crise qui a déjà suffisamment écorné l’image du Cameroun aux États-Unis», espère le journal.