Les auditions des témoins du ministère public, dans l’affaire des leaders anglophones poursuivis dans le cadre de la crise dite anglophone, ont commencé ce jeudi 27 juillet 2017. 17 officiers et sous-officiers devront passer à la barre, pour livrer des témoignages qui pourraient accabler les leaders accusés. Le premier entendu ce jeudi, est le commissaire Yenko Housseni, qui relate la journée du 08 décembre à Bamenda, lors du meeting raté du Rdpc.
Cette journée-là a été déterminante dans l’enlisement de cette crise dans la région du Nord-ouest. Des heurts ont éclaté à Bamenda entre les forces de l’ordre et des jeunes manifestants. Ces derniers avaient dressé des barricades et brûlé des pneus sur tous les axes routiers menant à l’hôtel où était logée la délégation du Rdpc, qui projetait d’organiser un rassemblement dans la ville pour appeler à l’arrêt de la grève des enseignants et des avocats.
Des scènes de guérilla qui ont attiré l’attention de plusieurs médias internationaux et qui se sont soldées par au moins deux morts, selon la Crtv (4 selon le Social democratic front, parti d’opposition camerounais). Par la suite, l’incident avait également conduit à l’arrestation de 64 personnes, déportées de Bamenda pour la prison de Kondengui à Yaoundé. Les chefs d’accusations retenus contre eux sont entre autres, l’hostilité à la patrie, la sécession, l’initiation d’une guerre civile, la propagation de fausses nouvelles, la révolution, l’atteinte aux agents de l’Etat, la résistance collective et la constitution de bandes armées.
La nouvelle de l’arrestation des leaders anglophones avait été officiellement rendue publique le 20 janvier 2017 par le ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary. Depuis ce jour, les concernés sont détenus à la prison centrale de Yaoundé.