Crise anglophone: les manifestants divisés sur le choix politique

Le Président de la République du Cameroun, Paul Biya et son épouse sont à New York aux Etats-Unis depuis dimanche pour prendre part à la 72ème assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Lors de son séjour dans le pays de Donald Trump, le président camerounais devrait faire face à des manifestations des ressortissants camerounais, issus pour la plupart des régions anglophones du pays. Mais ces démonstrations des compatriotes du pays de l’oncle Sam pourraient ne plus avoir l’ampleur souhaitée.

En cause, des dissensions qui seraient nées entre les organisateurs de ces manifestations. D’après le journal Intégration, édition du lundi 18 septembre 2017, au cours d’une rencontre tenue le vendredi 15 septembre pour préparer ces évènements, les organisateurs n’ont pas pu accorder leurs violons. Deux camps se sont vite formés : Les sécessionnistes et les fédéralistes. « Les partisans de la sécession sont à compter en majorité parmi les participants résidant ailleurs qu’à New York City. Leur idée est de faire une entrée remarquée à New York à bord des bus et habillés aux couleurs bleu et blanc de ce qu’ils appellent Etat de l’Ambazonie. Pendant une semaine, ils veulent camper devant le siège de l’Onu en brandissant des pancartes et scandant des slogans pour demander la sécession. Les partisans du fédéralisme quant à eux sont de New York. Ils prônent le respect des couleurs nationales et réfutent tout recours à la violence. Plus réalistes, ils disent qu’il est impossible d’organiser une manifestation de sept jours puisqu’ils doivent répondre présent à leur poste de travail. En plus, évoquent-ils, les lois et la police de New York ne tolèrent aucune faute de comportement sur les lieux publics », rapporte le journal.

Selon Intégration, la décision de la reine Elisabeth II d’Angleterre de ne pas recevoir les sécessionnistes, a poussé beaucoup à réviser leur position. « Plusieurs partisans du fédéralisme se trouvaient, il y a peu, dans les sécessionnistes », explique le rédacteur de l’article. Il ajoute que certains anglophones camerounais résidant aux Etats-Unis et attachés à une république unie du Cameroun accuse des «pseudo leaders de la diaspora sans stratégie intellectuelle, ni capacité tactique pour déclencher et mener une guerre», d’avoir entrainé le peuple à la dérive. Selon un certain Mbayu dont le journal rapporte les propos, «Cette stratégie qui consiste à imposer et maintenir des menaces, intimidations et violence a plutôt appauvri, diminué et provoqué la mort». Ce dernier appelle à «la fin de la farce et de la désillusion». L’on apprend par ailleurs que le Chef de l’Etat recevra plusieurs anglophones restés fidèles à la République. Toutefois, lors de son discours sur la tribune de l’assemblée générale de l’ONU, il ne parlera pas de la crise anglophone. «Le président est obligé de rester fidèle au thème de cette 72e Assemblée générale, et ce thème est: Priorité à l’être humain: paix et vie descente pour tous sur une planète préservée», explique à Intégration une source diplomatique.